La Conférence régionale sur la sécurité (CRS) du Centre-Nord a clos ses portes, le samedi 21 juin 2020, à Kaya. A l’issue des travaux, des recommandations ont été formulées pour une paix durable afin que les Personnes déplacées internes (PDI) regagnent leurs villages. 150 tonnes de vivres ont été offertes au profit des PDI du centre-Nord.
A l’issue des travaux de 48 heures, plusieurs recommandations, formulées par les participants, ont été consignées dans le rapport, lu par le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé.
Au titre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), il s’agit, entre autres, de l’enrôlement effectif des communes qui n’ont pas été visitées par la CENI pour éviter la remise en cause de la légitimité des élus, de la mise en œuvres de mécanismes adéquats pour l’enrôlement et le vote des PDI, de l’évaluation globale de l’impact de la situation sécuritaire sur la légitimité, la légalité et les risques des conflits pré et post électoraux.
A l’endroit des VDP et FDS, il ressort du rapport, la dotation des FDS de moyens adéquats pour les missions nocturnes, la mise à disposition à temps de ressources aux FDS et VDP, l’accélération de mécanismes de prise en charge sanitaires des VDP blessés sur le terrain, le déploiement des VDP sur les sites miniers afin d’anticiper dans la lutte contre les attaques terroristes et l’instauration d’une collaboration frange entre les élus, autorités régionale, FDS et populations dans la lutte contre le terrorisme.
Pour une solidarité nationale et action humanitaire, il est recommandé l’actualisation des chiffres des PDI pour une meilleure prise en charge, une meilleure organisation des interventions des partenaires au profit des PDI, l’urgence de faire parvenir par voie aérienne, en cas de nécessité, le soutien alimentaire aux PDI jusque leurs villages, l’allocation de ressources financières aux collectivités pour leur fonctionnement et la nécessité d’une répartition décentralisée des vivres pour amener les PDI à regagner leurs villages.
Durant ces 48 heures de conclave, plusieurs thématiques ont fait l’objet de communication. Il s’agit des efforts du gouvernement dans la prise en charge des PDI, des élections du 22 novembre prochain , de la contribution de la VIIe législature à la lutte contre le terrorisme et de l’état de mise en œuvre de la loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans le secteur Sud du Groupement des forces pour la sécurisation du Centre-Nord (GFSCN).
L’exposé sur la prise en charge des PDI par le gouvernement a été dirigé par le Directeur régional en charge de l’Action humanitaire du Centre-Nord, Yacouba Ouédraogo. A ses dires, le gouvernement a consenti d’énormes efforts à travers, notamment la fourniture des vivres et non vivres aux PDI.
Les options adoptées par la CENI ont été énumérées par le vice-président de cette structure, Adama Kéré, représentant son patron. Selon lui, il s’agit, entre autres, de conduire le processus dans le respect de la constitution du code électoral, de respecter le caractère universel du suffrage et du droit constitutionnel de tout Burkinabè d’être électeur et éligible et de maintenir une concertation permanente avec la classe politique et tous les acteurs.
En ce qui concerne l’état des lieux de l’enrôlement dans le Centre-Nord, M. Kéré a indiqué qu’à la date du 6 juin dernier, 6 sous-zones ont été enrôlées avec un total de 123 454 personnes inscrites. « La CENI n’a pas pu se déployer dans certaines localités des communes de Namentenga (10 villages de Tougouri), Sanmatenga (Barsalogho, Dablo, Namissiguima, Pibaoré) et du Bam (Bourzanga, Nasséré, Rollo, Zimtanga)», a-t-il déploré.
L’état de mise en œuvre de la loi portant institution de VDP a été développé par le commandant du secteur Sud, le chef d’escadron Mahamadi Sawadogo. Ainsi, il a souligné que le recrutement des VDP se fait par identification des localités sous menaces terroristes et des villages déjà abandonnés avec la concertation des acteurs locaux.
En termes de difficultés rencontrées par les VDP sur le terrain Mahamadi Sawadogo, a retenu la crainte des infiltrations, l’absence et la défaillance du réseau de communication, l’absence de moyens de prise en charge sanitaire des VDP et l’absence de moyens logistiques dédiés à la formation, à l’encadrement et à l’administration des VDP.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)