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Lors d’un point de presse animé, ce 25 mai 2020, sur la crise sécuritaire et humanitaire qui sévit dans la région du Centre Nord, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a appelé à plus de solidarité envers les personnes déplacées internes. Cette conférence a connu également la présence de certains déplacés internes qui ont signalé les conditions dans lesquelles ils sont, depuis leurs arrivés dans les centres d’accueil.
Les choses ont véritablement pris une autre tournure dans la région du Centre Nord, depuis le 1er janvier 2019, avec les attaques terroristes et les massacres de Yirgou. C’est dès lors que nombres de localités de la région sont frappées de plein fouet par des attaques meurtrières à ne point finir, obligeant les populations à rejoindre d’autres zones d’habitation. Ainsi, les viols, les séquestrations, les tueries et les prises d’otages sont les maîtres mots des opérations terroristes. « Nous étions en train de causer lorsque des hommes armés ont fait irruption et ont commencé à tirer sur les gens », témoigne un habitant de Tongomaël, aujourd’hui déplacé interne.
Selon le député Mathias Ouédraogo du Sanmatenga, dans l’optique de créer le maximum de terreur, les terroristes ont égorgé des enfants devant leurs parents, et ont déchiqueté, et même brûlé des corps. Des informations qui donnent froid au dos, surtout quand on sait que les tueries macabres dans certaines zones du Burkina sont à leur paroxysme. « Des hommes armés sont arrivés chez notre voisin et ils ont abattu froidement trois personnes. Moi j’ai fuit avec mes trois enfants », indique avec tristesse une autre déplacée interne.
Fuir la mort ou le calvaire de Golgotha dans son village, en laissant derrière soi, ses biens, ces déplacés une fois sur des sites d’accueil doivent encore affronter d’autres Goliath que sont la faim et la misère. « Nous souffrons beaucoup dans nos centres d’accueil. Nous avons faim. Franchement nous supplions les autorités à faire de leur mieux pour que nous puissions regagner nos villages respectifs », a imploré un déplacé.
Les déplacés internes souligne le député Mathias Ouédraogo, sont sans abris ou dans des abris précaires voire pitoyables. Et les dégâts causés sur le site d’accueil de Kongoussi suites aux premières pluies en sont selon lui, des preuves palpables. Nonobstant les appuis venant de l’Etat, des ONG, des Associations, des partis politiques et des particuliers, la prise en charge des compatriotes déplacés poursuit-il s’avèrent insuffisante, surtout que le Centre Nord compte à la date du 22 avril 2020, 687 675 déplacés internes. Mathias Ouédraogo a profité souhaiter à ce que les gestes de solidarité soient multipliés, afin d’atténuer un tant soit peu la souffrance de ces personnes en question.
Pour les animateurs du jour, si rien n’est fait pour contrer l’occupation des terroristes, la superficie du Burkina Faso ne sera plus à plus de 274 000 km2.
Nicolas BAZIÉ
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