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« La Pénétration de l’Islam au Burkina Faso : modes et analyses » et « Le terrorisme a-t-il des racines dans la religion ? » sont les deux thèmes qui ont animé les échanges lors du panel organisé par l’association Yeleen Ba Le dimanche 19 mai 2019 à Ouagadougou. L’objectif visé est d’informer le public cible sur la position de l’Islam par rapport à la violence afin d’éviter la stigmatisation d’une communauté religieuse.
L’islam ne fait pas l’apologie du terrorisme. C’est le message fort que l’association Yeleen Ba veut faire passer en initiant un panel-débat sur l’islam et le terrorisme. « Le peulh est souvent assimilé au terroriste. Ce sont ces genres d’amalgame qu’il faut éviter quand on veut préserver la paix », a laissé entendre Ange Lionel Bayala, président de l’association. Pour le premier communicateur, Imam Ismaël Tiendrebéogo la religion musulmane est généralement présentée comme étant source de violences et de conflits. A l’entendre, de nombreux écrits populaires consacrent des chapitres à caricaturer l’islam si bien que dans les croyances populaires, l’islam est la religion qui s’est répandue à la pointe de l’épée, « et continue encore à semer la violence et le chaos dans le monde ». Il pointe du doigt l’industrie cinématographique où le musulman dans plusieurs séries cinématographiques est présenté comme le prototype du terrorisme.
L’autre aspect toujours selon Imam Tiendrebéogo, c’est la campagne de dénigrement liée à la préparation de la guerre qui selon lui est appelée la théorie de la manipulation c’est-à-dire dénigrer celui qui est en face de vous à tel point qu’il perd tout ce qui est humain en lui. « C’est une campagne de diabolisation qui a été faite contre l’islam », a affirmé le panéliste.
Cette communication a été facile a assimiler grâce à celle de son prédécesseur le Dr Mahmoud Oubda, enseignant Chercheur à l’Université Norbert Zongo sur la pénétration de l’islam au Burkina. « L’islam est arrivé au Burkina Faso à partir du 15e et 16e siècle à travers les marchands Dioula, yadcé », a-t-il dit. Il indique à cet effet que plusieurs voies de pénétrations sont à noter. D’abord la méthode révolutionnaire qui consiste à l’existence ou à la création d’émirats au nord. Ensuite, la méthode pacifique menée par des commerçants islamisés. « La colonisation avait pour mission d’endiguer l’islam et faire de la zone du Burkina Faso, un sanctuaire fétichiste », a souligné Dr Mahmoud Oubda. Dans son analyse, il ajoute que la colonisation a sapé la culture moagha et a entrainé paradoxalement le moagha dans le giron de l’islam. « La colonisation a entrainé un ancrage plus grand de la religion musulmane au Burkina Faso », a conclu Mahmoud Oubda.
Thierry KABORE (Collaborateur)
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