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Sous la pression de la droite nationaliste, Benyamin Netanyahou annule un accord sur les migrants subsahariens conclu avec l’ONU. Récit d’une volte-face aux allures de capitulation.
Ce 2 avril 2018 aurait pu être un jour de fête. À la nuit tombée, des centaines de migrants ont envahi le parc Levinsky, à Tel-Aviv, là même où leur calvaire avait commencé huit ans plus tôt. Ce lieu, où des autobus les avaient abandonnés à leur sort après une périlleuse traversée de l’Afrique jusqu’à la frontière israélo-égyptienne, était devenu leur point de rendez-vous. Ou de débauche. Mais, à cet instant, beaucoup ont le sourire. D’autres s’enlacent et sont bientôt rejoints par des militants israéliens qui n’ont cessé de défendre leur cause auprès des autorités. Mais leur joie sera de courte durée.
Quelques heures plus tôt, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, se présente devant la presse pour annoncer la conclusion d’un accord avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il assure aux demandeurs d’asile qu’ils ne seront pas expulsés manu militari vers des pays de l’Est africain, où ils ne sont pas vraiment les bienvenus. Selon ses termes, 16 250 migrants se verront attribuer un statut de résident temporaire et pourront rester en Israël, tandis que l’Italie, l’Allemagne et le Canada en accueilleront un nombre équivalent.
À 21 heures, le chef du gouvernement capitule
La nouvelle est inespérée, presque surprenante tant les responsables de l’État hébreu sont hostiles à la présence de migrants sur leur territoire. Sur 15 200 demandes d’asile soumises entre 2013 et 2017, seules 12 ont été acceptées. Au sein même de la coalition dirigée par Netanyahou, le compromis négocié avec l’ONU a logiquement entraîné une levée de boucliers. « Inacceptable » pour le ministre des Finances, Moshe Kahlon. Une menace risquant de faire du pays « un paradis pour les infiltrés », renchérit son homologue de l’Éducation, Naftali Bennett, chef de file du Foyer juif, parti d’extrême droite dont le numéro deux, Ayelet Shaked, aux commandes de la Justice, exige dans la foulée un vote du cabinet.
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