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Près de 5 millions d’électeurs sont appelés à se prononcer sur le projet d’amendement de la Constitution qui pourrait permettre à Pierre Nkurunziza de se maintenir à la tête du Burundi jusqu’en 2034.
Jour-J au Burundi. Après deux semaines d’une campagne tendue, entachée de plusieurs épisodes de violence, les électeurs burundais ont commencé, dès 6 heures du matin, à affluer vers les quelques 11 000 bureaux de vote éparpillés dans le pays. Pour l’opposition, qui a appelé au boycott, ce référendum aura surtout pour effet d’enterrer l’accord d’Arusha, signé en 2000 et qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile débutée en 1993.
4,8 millions de votants doivent se prononcer en faveur du « ego » ou « oya » (« oui » et « non » en kirundi) lors de ce référendum sur le projet de modification de la Constitution de 2005.
Le président Pierre Nkurunziza s’est présenté tôt jeudi matin à l’école primaire de Ngozi II, dans la province du même nom située dans le nord du pays, d’où il est originaire. « C’est un grand jour tant attendu par la majorité de Burundais. Nous remercions tous les Burundais qui se sont levés très tôt pour aller accomplir ce geste patriotique », a déclaré le président burundais, cité par la plateforme SOS Médias Burundi.
« Nous sommes très confiants que le choix du peuple et la proclamation de la commission en charge des élections seront respectés d’autant plus que tout se passe dans la transparence depuis la campagne jusqu’à ce jour », a-t-il ajouté, selon ce collectif de journalistes constitué en 2015 après une vague de fermetures de médias burundais afin de « poursuivre sa mission d’information, pour que le monde sache ».
Climat d’intimidation
La Cnared, plateforme d’opposition en exil, a appelé à boycotter le vote. « S’il y avait des élections libres et crédibles aujourd’hui au Burundi, Pierre Nkurunziza perdrait. Et il le sait. Même si le « non » devait gagner dans les urnes, il a une commission électorale à sa botte qui proclamerait l’inverse. On sait que les résultats sont déjà fixés par Pierre Nkurunziza », justifiait Pancrace Cimpaye, porte-parole du Cnared, dans un entretien accordé à Jeune Afrique début mai.
Celui qui osera s’opposer au projet de révision de la Constitution en subira les conséquences
Willy Nyamitwe, le très influent conseiller en communication du président Nkurunziza, a vanté pour sa part sur Twitter ce qu’il décrit comme un « engouement » sans précédent pour ce référendum