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Journée de la femme : faut-il revoir la manière dont elle est célébrée au Burkina ?

La célébration du 8 mars 2021 au Burkina Faso se fera à huit clos avec un nombre restreint de participants, à cause des risques de contamination de la COVID-19. Cette journée sera marquée par un forum qui tourne autour de l’inclusion financière de la femme, une chose qui ne va pas concerner tout le monde. Vu l’importance du thème, est-ce qu’il ne fallait pas faire autrement pour que toutes les femmes soient prises en compte ?

 « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », tel est le thème de la commémoration de la 164e édition de la journée internationale de la femme au Burkina Faso. Ce thème d’une importance capitale vise à donner des connaissances aux femmes, dans l’utilisation des outils numériques. Or, le ministère de la femme compte faire la commémoration de l’événement dans une salle fermée qui va contenir 600 participants, composés essentiellement des déléguées des femmes des 13 régions du pays. Pourtant, les femmes représentent 51,7 % de la population. À cet effet, on se demande comment la formation sur l’inclusion financière sera bénéfique pour toutes les femmes dans la mesure où ce sont seulement quelques femmes qui y prendront part.

Des personnes, qui sont certainement déjà instruites et qui viennent au nom d’une majorité de femmes. Partant du fait que pour arriver à utiliser le numérique, il faut savoir au minimum lire et écrire, il convient de dire que cette inclusion financière des femmes recherchée à l’occasion de la célébration du 8 mars sera sélectif ou du moins difficile à atteindre. Dans cette même optique, beaucoup de questions fusent toujours ? Il s’agit de : comment ces femmes pourront-elles comprendre l’importance de l’utilisation du numérique si déjà elles ne pourront pas prendre part au forum qui leur a été dédié ? Est-ce qu’il y aura une campagne de sensibilisation où l’on se limitera seulement à la journée du 8 mars ?

 Cependant, celles qui s’efforcent malgré leurs connaissances limitées à être dans la tendance du numérique rencontrent d’énormes difficultés. En effet, le plus souvent certaines femmes pour faire des transactions ou des retraits sont obligées de demander de l’aide au gérant des points de transfert d’argent, à l’absence d’un proche, qui connaît son code. Ce qui n’est d’ailleurs pas prudent. Selon un rapport de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), seulement 26,1 % des femmes sont alphabétisées. Même si l’on décidait d’initier des séances de formation, nombreuses sont ces femmes qui ne comprennent pas la langue française pour mieux cerner les choses. Environ 20 % de la population Burkinabè parle français selon les données 2017 de l’association ZOODO. Comment une analphabète pourrait utiliser un outil numérique qui requiert un minimum de connaissances en lecture et en écriture ? En tout cas, il sera mieux que le Burkina Faso revoit sa manière de célébrer la journée internationale de la femme.

Aubin Ouédraogo

Annick KABORE

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