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FP : Présentez-vous à nos internautes.
CC : Je suis Cheick Compaoré, médecin épidémiologiste au programme nationale de lutte contre le paludisme.
FP : En tant que médecin épidémiologiste, quelle définition donnez- vous au mot paludisme ?
CC : Le paludisme en termes de définition simple, est une maladie due à un parasite et ce parasite est transmis à l’homme par l’intermédiaire d’un moustique. Ce moustique est couramment appelé l’anophèle femelle. Lorsque ce moustique infecté par le parasite pique l’être Humain, il lui transmet la maladie.
FP : Ce 25 avril 2018, le monde entier commémore la journée mondiale de lutte contre le paludisme, quels sont les enjeux de cette journée pour le peuple burkinabè ?
CC : La journée s’articule autour du thème suivant: « près à vaincre le paludisme ». A travers ce thème, nous voulons souligner l’engagement collectif de la communauté mondiale à s’unir autour d’un objectif commun qui est celui d’un monde sans paludisme. Nous alignant sur les objectifs de l’organisation mondiale de la santé, nous visons l’élimination du palu d’ici à l’horizon 2030.
FP : Quelles sont les d’activités à mener dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale ?
CC : Nous allons faire le plaidoyer auprès des décideurs, des partenaires techniques et financier pour qu’ils investissent davantage dans le domaine du palu. A l’endroit de la population, nous allons faire de telle sorte qu’ils sachent qu’il y a des méthodes de prévention qui existe et qu’on peut guérir du paludisme sans problème. Les 23 et 24 nous avons tenu une réunion d’expert pour discuter de la problématique de la hausse croissante de nombre de cas de paludisme pour dégager des recommandations forte afin d’inverser ces tendances. Aussi nous avons une collecte de sang que nous mettrons à la disposition du centre régional de transfusion sanguine. En matière de consommation de sang, ce sont les malades du palu qui sont le plus à risque de développer une anémie. Des conférences débats sont également prévues. Nous avons déjà réalisé deux conférences à l’endroitdes écoles nationales de santé publique pour que ces élèves au sortir de ces centres de formations soient bien outillés en matière de prévention de paludisme chez la femme enceinte. Il y a aussi les émissions pour la sensibilisation de la population.L’activité commémorative vas se tenir sous la présidence du ministre de la santé a l’école A de Kamboissin.
FP : Chaque année le BurkinaFaso commémore cette journée. Quelle est la situation du paludisme dans notre pays ?
Par rapport aux statistiques de 2017, le Burkina Faso a enregistré plus de 11 million de cas de paludisme et parmi ces cas nous avons malheureusement enregistré 4144 décès et quand nous rapportons ces chiffres à l’échelle de la population, nous pouvons dire que nous enregistrons 667 cas de paludisme pour 1000 habitants. Ces chiffres sont assez élevés. Des 11 million de cas, les enfants de moins de 5 ans à eux seul sont de plus de 6 millions. C’est la raison pour laquelle dans le cadre de nos interventions, nous avons un accent particulier à l’endroit des enfants de moins de 5 ans parce qu’ils sont les plus exposés.
FP : Que faire face à ces tendances ?
CC : Pour ce qui est des tendances, comparées aux autres années nous observons une hausse du nombre de cas de paludisme. Cela constitue une problématique pour les acteurs qui œuvrent à la lutte contre le paludisme. Dans le cadre de cette journée, nous avons consacré 2 jours de réflexions par rapport à cette problématique de hausse continue du nombre de cas du paludisme. Nous nous posons la question si cette hausse est réelle ? En 2016, le gouvernement a adopté la politique de gratuité des soins a l’endroit des enfants de moins de 5 ans, nous pensons également que cette politique a entrainé un recours aux soins. Ce qui veut dire qu’au paravent il ya une grande masse qui ne venait pas vers les centres de santé par manque de ressource financière et maintenant que cette limite est levée. Désormais, nous avons un recours massif vers les formations sanitaires et si nous allons dans ce sens nous pouvons dire que l’ampleur actuelle traduit la réalité qui était cachée.
FP : Quelles sont les avancés louables de vos luttes perpétuelles ?
CC : Il y a des succès que nous pouvons relever en actifs. Nous constatons que le nombre de décès est en baisse. Quand nous prenons le cas de la mortalité, de 2012 à 2017, nous avions observé une réduction d’environ 50%. Nous sommes passés de 42 décès pour 100 mille habitants en 2012 à 21 décès pour 100 milles habitant en 2017. Malgré que le nombre de cas augmente, nous constatons également que les cas qui arrivent à se présenter dans les formations sanitaires, nous arrivons malgré tout à les sauver par ce qu’à ce niveau il y a un indicateur que nous appelons la‘’létalité’’ et à ce niveau nous avons observé une diminution. Les cas qui se présentent nous avons enregistré moins de décès dans nos formations sanitaire. Ce qui nous amène à conclure qu’en matière de prise en charge il y a des avancés.
FP : Peut-on espérer un jour avoir une administration du vaccin contre le paludisme ?
CC : Oui, il y a de l’espoir. Actuellement, nous n’avons pas de vaccin homologué, certifié contre le paludisme. Mais il y a des travaux de recherche qui ont été réalisés et le Burkina Faso a été un site expérimental notamment à Nanoro où il y a un candidat vaccin qui est assez avancé. Nous sommes à une phase où les résultats sont assez satisfaisants et avec les recommandations de l’OMS nous allons passer à une autre phase qui est l’utilisation de ces vaccins à la population. Trois pays ont été retenus pour cette expérimentation notamment le Ghana, le Malawi et le Keneya.
Interview réalisée par Mireille Bailly (Stagiaire)
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