Après le traitement des deux dossiers le 10 août 2021 condamnant à 20 ans d’emprisonnement ferme D. H et N.A et le second dossier renvoyé au 12 août prochain, c’est le tour du présumé D.I d’être jugé ce mercredi 11 août 2021 au Tribunal de Grande Instance Ouaga II. Ce dernier à la barre n’a pas voulu donner les raisons de son arrestation. Ainsi, il a été condamné coupable des faits à lui reprochés assorti d’une peine d’emprisonnement ferme de 21 ans avec une période de sûreté de 14 ans, plus une amende de 2 millions de francs CFA.
Depuis l’ouverture de la session le 09 août dernier, deux dossiers sont traités au quotidien. Ce 3e jour, pour faute d’un mouvement d’humeur des agents de la garde de sécurité pénitentiaire, le présumé terroriste D.A n’a pas comparu à la barre, renvoyant ainsi le traitement de son dossier au dernier jour de la session prévue pour le vendredi 13 août 2021. Quant au second dossier concernant le mis en cause D.I, il a été traité à l’audience du jour. Aucun témoin ne s’est présenté pour rendre témoignage et le présumé était sans avocat.
Il a été reconnu coupable à l’issue de l’audience du jour. Il court une peine d’emprisonnement ferme de 21 ans avec une période de sûreté de 14 ans plus une amende de 2 millions de francs CFA. Il a un délai de 15 jours pour faire appel en cas d’insatisfaction de la sentence prononcée.
Il est reproché à D.I d’appartenir à un groupe terroriste du nom de Andalus Islam (Etat islamique en langue française). Selon les informations issues de l’instruction, il aurait été arrêté par la force Barkhane suite à une opération dans le village de Ariel, alors qu’il surveillait de l’armement et des motocyclettes appartenant au groupe terroriste. Un fait que le présumé terroriste a nié devant le tribunal alors qu’il avait fait savoir au juge d’instruction son appartenance audit groupe.
Un présumé radical
D.I à la barre à été soumis à un interrogatoire par le tribunal afin de retrouver les raisons qui valent sa présence à la barre. Cependant au lieu de se prêter favorablement à cet exercice, il est resté radical en ne voulant pas répondre aux questions qui lui étaient posées. La preuve, il répondait toujours au président ainsi qu’au parquet d’emmener à la barre ceux qui l’on arrêté afin qu’ils recherchent ensemble la vérité. « Emmener aussi les preuves qui justifient mon appartenance à un groupe terroriste » a-t-il insisté.
D.I au moment des faits qui remontent courant 2019 est un malien née le 1 janvier 1996. Il est un agriculteur, marié et père de deux enfants. Au moment de son arrestation par la force barkhane, son épouse venait de mettre au monde son deuxième enfant.
Après plusieurs tentatives de recherche de la vérité, D. I confirme avoir quitté Kassa son village (commune du Mali) pour se rendre à Ariel (situé dans la province du Soum au Burkina) à moto pour demander de l’aide à un ami afin d’organiser le baptême de son enfant. Il aurait appris que les combattants de ce groupe étaient payés à 2 millions de francs CFA. Il a donc quitté son village Kassa vers 11h pour arriver vers 18h à Ariel faisant ainsi une distance d’environ 300km. Comme il se faisait tard il a demandé l’hospitalité des gens qui lui ont donné de quoi se nourrir et de quoi se coucher. C’est en ce moment que la force Barkhane l’a interpellé. Ce qui vaut sa présence à la barre ce jour. Il était à un lieu non loin de là où un camp terroriste a été attaqué par la force Barkhane.
A la question de savoir pourquoi il ne voulait pas dire sa motivation, l’accusé a rétorqué que ce n’était pas aisé pour un père de famille d’exposer publiquement ces faits.
Le ministère public a analysé après l’interrogatoire du mis en cause plusieurs réponses contradictoires avec celles qu’il avait données au juge d’instruction. De ce fait il a invité le tribunal à le condamner coupable des faits à lui reprochés assortie d’une peine d’emprisonnement ferme de 21 ans de prison avec une période de sûreté de 14 ans plus une amende de 2millions de francs CFA. Une requête que le tribunal a agréée.
A l’issue de l’audience, l’accusé en langue fulfuldé, a laissé entendre qu’il promet l’enfer au membres du tribunal parce qu’il n’a rien fait de mal. A l’en croire il ne mérite pas cette peine. L’audience se poursuit le jeudi 12 août au Tribunal de Grande Instance Ouaga II
Mireille Bailly
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