Des transporteurs et chauffeurs routiers, commerçants et mécaniciens automobiles de Kaya ont organisé un meeting pour protester leur désaccord par rapport au choix du site de la gare routière moderne. C’était le jeudi 25 juin 2020.
Débutée le 3 septembre 2019, la construction de la Gare routière moderne de Kaya (GRMK), située dans le village de Dondollé, sur l’axe Kaya-Dori, ne rencontre pas l’assentiment des transporteurs et chauffeurs routiers, commerçants et mécaniciens.
Pour le président des transporteurs routiers du Centre-Nord, Mahamadi Zamtako, cette gare est éloignée de la ville, son espace est restreint et elle est située à proximité avec l’artillerie militaire. « Nous nous souvenons qu’à l’époque, nous nous sommes convenus avec le maire de Kaya, Boukaré Ouédraogo, juste pour la pose de la première pierre de la GRMK, afin de bénéficier du financement PADEL. Cependant, grande est notre surprise de voir que l’entreprise avance dans ses travaux », a-t-il regretté.
En plus de leur meeting au sein de la gare routière du Sanmatenga, communément appelée ‘’Sandaogo’’, les manifestants ont remis un exemplaire de lettre contenant leur plateforme revendicative et de pétition, paraphée par un millier de personnes, aux autorités compétentes de la région du Centre-Nord.
Pour eux, la construction de cette nouvelle infrastructure s’avère inutile, parce qu’ils ne déménageront pas après son inauguration. « Il serait inutile d’investir des millions dans le néant », a déclaré Mahamadi Zamtako. Les ‘’plaignants’’ ont aussi déploré l’attribution d’une réserve administrative de huit hectares, à l’association pour la bienfaisance rahma Burkina Faso et Niger (ABRBFN), appartenant à El hadj Abdoul Rahamane Diallo qui a déjà exploité trois hectares. Alors que les transporteurs réclamaient cet espace depuis fort longtemps, en échange de leur terrain de même superficie, situé sur la route nationale n°15, sur l’axe Kaya-Boulsa.
L’attribution a eu lieu le 10 juin dernier, lors de la session ordinaire du Conseil municipal de Kaya, tenue du 9 au 11 juin 2020, selon le maire de Kaya, Boukaré Ouédraogo. «C’est exagéré d’attribuer une réserve administrative de huit hectares à une seule personne en plein cœur de la ville», a souligné Mahamadi Zamtako. C’est pourquoi, il a exhorté le maire Ouédraogo et ses conseillers municipaux à revenir à la raison.
A son tour, le bourgmestre Boukaré Ouédraogo a souligné que ce sont ses prédécesseurs qui avaient donné leur accord de principe à El hadj Adoul Rahamane Diallo, pour la construction d’une mosquée, des écoles franco-arabes maternelle, primaire et secondaire, une maternité et un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) sur une superficie d’environ huit hectares. Quant à la délibération du Conseil municipal, le maire a affirmé que l’adoption a été collégiale. «Le délibéré n’est qu’une pièce jointe à la demande du terrain qui suit son cours actuellement au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat (MUH). La décision d’attribution revient au MUH», a-t-il souligné.
Tandis que, certains conseillers municipaux ont trouvé que le quorum n’était pas atteint pour cette délibération, « sur les 162 conseillers municipaux, seuls 96 étaient présents à ladite session. Et, 63 ont voté ‘’pour’’, 18 ‘’contre’’ et 15 ‘’abstention’’. Ce qui nous donne un pourcentage de 38,8% par l’effectif total», a indiqué le conseiller Soumaila Naré. « El hadj Abdoul Rahamane a plus de quatre réserves administratives transformées en son nom dans la ville de Kaya», a-t-il souligné.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)