Après l’admission des élèves à l’entrée en 6ème, ils sont orientés dans les lycées et collèges, loin de leurs parents. Ils font face à des problèmes de tuteurs. « Dès que l’enfant est admis à l’entrée en 6e, la joie fait place à l’inquiétude, à cause des difficultés rencontrées par les parents pour (avoir) des tuteurs. L’enfant doit poursuivre ses études soit à Korhogo (situé à 57 km), soit à Niofouin (situé à 32 km). On passe des nuits banches quand l’enfant est admis en classe de 6è. Au lieu d’être une joie, cela devient une inquiétude. La construction d’un collège de proximité va régler ce problème parce qu’au niveau de l’école primaire, nous assumons pleinement nos charges», a déclaré, le samedi 10 février 2018, Silué Noubaha, président de la société coopérative avec conseil d’administration coopérative Tinmigamon de Seguékiélé (Coop. Tin.se.coop-ca), père de 10 enfants.
C’était au cours d’une rencontre après une séance de commercialisation du coton à Seguékiélé. Au cours de cette rencontre, Silué Noubaha a lancé un véritable cri du cœur à l’endroit de certaines autorités. « Nous sollicitons les partenaires de l’éducation nationale, pour nous aider à maintenir nos enfants à l’école, avec la construction d’un collège de proximité. Notre cri du cœur va à l’endroit de notre sœur et maman, madame le ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement professionnelle, Kandia Camara, au premier ministre, ministre du budget et du portefeuille de l’Etat, chef du gouvernement, Amadou Gon Coulibaly, notre frère, père, pour nous aider auprès du président de la république, Alassane Ouattara, afin de réduire le nombre d’enfants déscolarisés après l’admission avec brio à l’entrée en 6è, par la construction du collège de proximité de Seguekielé et villages environnants », a-t-il plaidé.
Koné Vamara, père de 4 enfants qui ont tous abandonné l’école à Korhogo, par manque de tuteur, renchérit : « l’élève qui n’a rien à manger pendant les midis et les soirs, même s’il a le matériel didactique (cahiers et livres), abandonne l’école, et retourne au village. Et ce n’est pas de gaité de cœur que nous l’acceptons ». Soumahoro Salifou, père 3 enfants dont un seul est à l’école primaire, abonde dans le même sens. « Nous ne sommes pas heureux de voir nos enfants dans les villages. Ils ont pourtant eu l’entrée en 6è. Ventre affamé n’a point d’oreille, dit-on. Un enfant affamé ne peut rien retenir. C’est pourquoi, nous avons construit des cantines scolaires dans les écoles primaires de nos villages. La politique de l’école obligatoire du gouvernement a porté ses fruits dans les écoles primaires, mais constitue un échec après l’entrée en 6e. C’est après analyse que nous sommes convenus que la question de tuteur était la cause des déscolarisés. Ceux des parents qui ont les moyens de suivre leurs enfants en leur trouvant des tuteurs, leur permettent d’atteindre l’enseignement supérieur. Ce qui veut dire que nos enfants ne sont pas bêtes, ils sont intelligents. Voilà pourquoi nous souhaitons l’implantation d’un collège de proximité », a ajouté Soro Donissongui Etienne, le directeur général de la structure agricole.
« Nous accompagnons le gouvernement dans la politique de l’école obligatoire, et l’école pour tous octroie chaque rentrée scolaire, des prêts scolaires au monde paysan. Même les parents qui étaient réticents à la scolarisation de la petite fille, sont disposés à mettre les filles à l’école. Ensuite, les mariages précoces qui étaient fréquents, ont disparu. Il n y a plus de petites filles derrière les bœufs. On a tous compris l’importance de l’école », a souligné Yéo Pkaratiogo, père de 7 enfants dont 3 sont scolarisés.
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