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Le président fraichement élu en novembre prochain, célèbrera pour commencer son mandat, le 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays. L’enrôlement pour les élections couplées a commencé et se poursuit jusqu’au 31 mai 2020.
Des journées entières sont consacrées par les populations à faire le rang enfin de se faire délivrer la carte nationale d’identité, pièce maîtresse pour obtenir la carte d’électeur. Nous avons la chance d’avoir une CENI, crédible, consensuelle et qui soit aux normes internationales pour nous mettre à l’abri d’une crise post-électorale.
Seulement, à l’instar d’autres pays de la bande sahélienne, le Burkina Faso connaît un contexte sécuritaire de plus en plus difficile. Le Burkina est miné dans une série d’attaques terroristes de plus en plus récurrentes. Le pays est pris depuis quatre ans dans une sorte d’insurrection armée non identifiée. Les menaces contre les forces de défense et de sécurité, les leaders communautaires et les symboles de l’Etat se sont aggravées. Dans les zones sous couvre-feu l’activité économique tourne au ralenti, le nombre de déplacés est en croissance exponentielle, les églises et les mosquées sont désertées en raison du terrorisme, les écoles et les centres de santé ferment leurs portes du fait de l’insécurité…Face à cette situation, comment organiser des élections dans les zones à défi sécuritaire élevé ?
Pour faire plier les terroristes, les burkinabè ne devraient compter que sur leur propre détermination, et surtout leur intelligence collective. Au lieu de se soutenir, de s’unir, de s’organiser pour booter les terroristes, et mettre un terme aux souffrances injustes de nos populations, ce sont les élections et la course au ‘’naam’’ qui préoccupent le plus la classe politique. L’élargissement de l’Impôt Unique sur les Traitements et Salaires (IUTS) aux primes et indemnités des fonctionnaires du public a le mérite de réveiller les masses populaires. Bizarreries et paradoxe burkinabè, on ne parvient pas à trouver le même ordre de bataille pour juguler le terrorisme.
Lorsque le pouvoir manque de fermeté, son opposition se désoriente. Le champion du CFOP, Zephyrin Diabré, ne veut rien attendre, il compte les jours. Pour lui ce contexte de chaos généralisé est l’ultime occasion de l’emporter 1 coup K.O. Le cas du CDP, est assez anecdotique. Le schisme observé au sein de l’ancien parti au pouvoir est dû à la cour assidue à son président d’honneur qui s’est substitué aux statuts du parti. Ainsi va le Faso, le réveil risque d’être douloureux !
AG IBRAHIM MOHAMED