La tente Tamacheq ça se tente !

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La tente désignée par le nom ’’Eheket’’ est l’habitat traditionnel des Tamacheq qui vivent dans l’extrême nord du Burkina Faso. La tente est un habitat en peaux tannées de chèvres dont la plus petite requiert au moins une trentaine de peaux cousues bout à bout par des femmes. Pour protéger la tente et la rendre imperméable à l’eau de pluie, elle est enduite de graisse de chèvre et de latérite rouge. Les poutres en acacia qui soutiennent la tente, sont l’œuvre de forgerons, ces bois sont ensuite polis et vernis par les femmes. Pour atténuer la force et la température de l’air, une grande natte « Tassoutit »est placée sur le pourtour de la tente.

Calquée sur la voute céleste, l’implantation de la tente tient compte des vents dominants, Est-ouest. Le côté ouest de la tente est la terrasse pour manger, boire du thé, recevoir des visiteurs… l’Est de la tente est le côté le plus souvent réservé à la prière. Le nord de la tente est considéré comme l’endroit des êtres maléfiques, c’est la place de l’homme qui doit protéger sa maisonnée des mauvais esprits. Le sud est chargé de bénédiction et de fertilité, c’est la place de la femme qui enfante.

L’intérieur de la tente est décoré de multiples parures de cuir tressées et colorées. Ces objets de cuir sont le travail des femmes. Dans la tente, un mat (d’un mètre) en bois noir est dressé et sa partie supérieure en forme de panneau accueille la corbeille de lait. Le lit, entièrement démontable est constitué de quatre pieds en bois sur lesquels reposent des traverses en bois, recouvertes de de solides nattes.

Les éléments constitutifs de la tente sont faciles à ranger et à transporter à dos d’âne ou de chameau lors des nomadismes. Adaptée à ce mode de vie, la tente offre une garantie exceptionnelle de résistance aux tempêtes de sable et au soleil brûlant. Une tente en peau peut être utilisable pendant plus d’une décennie.

Lors de son mariage, il revient à l’épouse d’apporter la tente : elle en est la propriétaire et la maîtresse. « Takrist nehan » ou « fabriquer la tente» est une des expressions Tamacheq qui signifie se marier. La tente Tamacheq porte les valeurs de cette communauté. La femme en est le pilier, l’homme n’en est que l’invité, telle est la définition de la société Tamacheq, une société matriarcale.  En cas de divorce, le conjoint dort à la belle étoile car la femme décampe avec sa tente.

Les Tamacheq possèdent leur propre écriture, le Tifinagh. La musique, les chants, la poésie et les contes occupent une place fondamentale dans leur vie et demeurent également les meilleurs garants de leur identité.

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