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La savane culturelle burkinabè vient de perdre l’un de ses immenses baobabs en la personne de Mustapha Laabli Thiombiano, précurseur des radios libres en Afrique. Le Boss, le PDG, le vieux père, le doyen, Max, le Yankee, L’homme qui s’en fout comme il se définissait dans sa chanson, le lead micro de la fréquence magique s’est éteint discrètement hier à l’âge de 71 ans. Le Laabli national nous a quittés, mais son nom a marqué toutes les générations. Le Burkina Faso perd une légende. Ce prince gourmantché ne tapait pas dans le sable pour trouver une idée géniale, il était un labo ambulant.
Laabli avait le sens du détail et l’art de rendre belles les activités dans lesquelles il s’investissait : rue marchande du Fespaco, Rallye de motos, course de pirogues, plage de Ouaga, maquis Wassa, concours de beauté…Point focal des monstres sacrés de la planète musique qui séjournaient au Burkina, Laabli a été lui-même été créateur, compositeur, guitariste, batteur de talent, percussionniste…Mustapha a joué dans sa jeunesse avec les ‘’Djinarous’’, groupe de pop des années 70 avec ses potes Jean Joseph Auguste Tapsoba dit Bouzous, Jimmy Hyacinthe, Rato Venance , et le célèbre Georges Ouédraogo. Cette belle aventure s’est poursuivie dans le mythique Bozambo du Gandaogo national.
Mustapha Laabli Thiombiano a joué dans tous les registres. Il a cumulé une carrière riche de plus d’une cinquantaine d’années entre la musique, la radio, le cinéma, la télévision, le spectacle…Il a brillé dans plusieurs rôles. Il avait un style particulier anti-conformiste mais c’était une âme sympathique faite de bonne humeur. Laabli a encadré des dizaines de jeunes qui rêvaient d’embrasser une carrière artistique ou médiatique. Deux grandes figures politiques de notre pays, Hermann Yameogo et Leonce Koné sont ses amis depuis leur enfance mais l’homme est resté dans les cordes de son univers culturel . Son nom Laabli est évocateur ; dans sa langue, le gourmatchéma, Laabli signifie ‘’ a bougé’’ ou ‘’mouvant’’ et en mouvement, Mustapha l’était.
Adieu l’artiste et merci pour tout !
Ag Mohamed Ibrahim
Très belle plume! Respect
À dieu l’artiste