A la faveur des festivités marquant le 57e anniversaire de l’Indépendance du Burkina Faso, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a lancé à Gaoua, le chantier de la première phase de notre réseau de connectivité internet Backbone national d’une longueur de 2001 km. Il faut ajouter que 307 km de fibre ont déjà été bouclés dans le cadre du projet d’interconnexion de l’Afrique de l’Ouest et 650 km de fibre réalisé dans le cadre du projet cloud gouvernemental.
Cette infrastructure numérique de transport des données sera exécutée en un an par la société de droit singapourien Huawei International critiquée pour la qualité de sa fibre dans pas mal de pays africains. Le suivi contrôle est assuré par le groupe d’ingénierie français Tactis. Le coût des travaux de construction estimé à 50 milliards FCFA. En tant que pays enclavé, ce réseau permettra au Burkina un accès aux câbles sous-marins qui offrent une connectivité atteignant des vitesses proches de celles observées des pays développés.
Le taux de pénétration d’Internet au Burkina est inférieur à 1%. Le Burkina Faso dispose déjà d’une infrastructure dorsale modeste de fibre optique, détenue et exploitée par l’ONATEL (Office National des Télécommunications). L’ONATEL a été privatisé en décembre 2006, par l’État qui a cédé 51% de ses parts à Maroc Telecom. « L’infrastructure existante est utilisée dans une certaine mesure par les fournisseurs d’accès Internet et les trois compagnies de téléphonie cellulaire (TELMOB, Orange, Telecel), qui se plaignent toutes de longue date de sa qualité, de sa disponibilité et les ayant amené à exploiter leur propre infrastructure parallèle».
Le Burkina a un défi à relever, celui du haut débit où le pays connait un important retard. La proportion de notre population qui est connectée à Internet, l’est essentiellement via le mobile et cette frange augmente chaque année. D’aucuns diront que dans un pays où il est plus facile de mourir de palu dengue que de trouver un ordinateur, l’internet n’est pas utile au développement. Non. L’information est la clé du développement et nous y avons accès grâce au simple portable. Combien de services le téléphone nous rend t-il et combien de nouvelles nous parviennent-elles par Facebook ou Twitter ?
La population du pays atteindra 28 millions d’habitants d’ici à 2032 et, durant cette même période, la demande totale du pays pour la bande passante va passer de 2,5 Gbps à 1 184,5 Gbps, soit à un taux de croissance annuel combiné de 36%. Le projet de Backbone constitue une opportunité pour notre pays pour faire du numérique un facteur de croissance économique et sociale du pays. Au-delà de l’amélioration des communications, le projet va faciliter l’accès de toute la population aux services administratifs, à la santé, à l’éducation et créer de l’emploi.
La seconde phase du projet de Backbone en fibre optique couvrira 8000 km dont 3000 prioritaires et 5000 secondaires qui permettront d’atteindre tous les chefs-lieux de région, de province et toutes les communes du Burkina Faso. Cette 2e phase permettra également de doter le Burkina d’un réseau intégré en boucles.