Le bon Macron se voit au pied du mur d’un amphi de Ouaga

Le président français Emmanuel Macron est attendu le 27 novembre à Ouaga pour sa première visite officielle au Faso où il sera reçu par son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré dans l’hospitalité légendaire du « pays des Hommes Intègres ».

Alors qu’il s’apprête à fouler le sol burkinabè, le choix de Ouagadougou pour le locataire de l’Elysée de s’adresser au continent et dévoiler les grands axes de sa politique africaine, se justifie par plusieurs raisons :

D’une part, il y a une symbolique forte, la démocratie. Le fait que notre pays ait joué un rôle de pionnier contre la volonté du pouvoir à vie. Il y a 3 ans, en octobre 2014, une insurrection populaire avait balayé Blaise Compaoré du pouvoir après 27 années de règne. Une bonne partie de la jeunesse africaine rêve de ce qui venait de se passer au Burkina Faso. Après la chute du président Compaoré, le pays a vécu une transition qui a débouché sur l’organisation des élections générales de novembre 2015 et qui ont consacré l’alternance démocratique. Un scrutin qui a été salué par la communauté internationale et qui a vu le retour de l’ordre constitutionnel.

Un soleil nouveau se leva sur le pays. Le Burkina Faso post-insurrectionnel a renoué avec les libertés et la vitalité démocratique même si le peuple attend des actes forts qui marqueront une scission nette d’avec l’ancien régime. Après un an de travaux, la Commission constitutionnelle a remis en mi-novembre au président Roch Marc Christian Kaboré, le rapport de l’avant-projet de nouvelle Constitution. Celui-ci consacre le rééquilibrage entre les différents pouvoirs par la mise en place d’un régime semi présidentiel ; et la limitation à deux du nombre de mandats du président et des députés.

D’autre part, le Burkina est au cœur de l’Afrique occidentale, dans la bande saharo-sahélienne, une zone ébranlée par la menace terroriste. Depuis l’attentat meurtrier du 15 janvier 2016  à Ouagadougou, le Burkina Faso a connu des attaques récurrentes. En 18 mois, le Burkina a subi ‘’80 attaques, 133 morts’’,  a indiqué en début novembre, le ministre des Affaires étrangères Alpha Barry lors d’une conférence de presse. Le défi des nouvelles autorités burkinabè est de mieux sécuriser le territoire pour endiguer la poussée djihadiste en provenance  du Mali voisin. Le chef d’Etat français a fait de la lutte contre le terrorisme islamiste, une des priorités de son mandat. Dans le cadre de la sécurité, Emmanuel Macron a déjà annoncé qu’un envoyé spécial pour le Sahel sera nommé.

La maitrise des flux migratoires revêt aussi un enjeu crucial dans la politique extérieure française. Même si c’est à un degré moindre, le Burkina est bien situé pour être un passage pour des migrants subsahariens qui traversent notre pays pour le Niger ou le Mali, pays de transit à destination de l’hexagone.

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