Le Burkina monte en puissance numérique avec la TNT

La TNT, Télévision Numérique Terrestre, est une technologie de diffusion qui permet de recevoir la télévision en qualité numérique par une antenne râteau comme celle que nous avons dans nos villes et villages par opposition à l’antenne parabole orientée vers un satellite de diffusion. Il faut dire que certains foyers recevaient depuis déjà depuis une vingtaine d’années la télévision numérique essentiellement sous le mode satellitaire et sous accès payant.

Notre télévision nationale actuellement en mode « analogique » passera en mode TNT pour sortir notre TNB des ténèbres par le biais d’émetteurs numériques installés sur l’ensemble du pays. Pour les accros, leur petit écran de la TNB ne sera plus le seul endroit sensible à la neige, et aux bruits parasites. C’est sera du « clean » en sons et en images ! On n’a vraiment pas le choix de se mettre au diapason vu que les fabricants ne livrent même plus les équipements analogiques. En plus, le signal analogique est très gourmand en fréquence. Le passage à la TNT va alors permettre de libérer des fréquences pour les opérateurs de télécoms intéressés notamment par l’internet mobile haut débit.

Il suffit de disposer d’un téléviseur analogique (Ecran cylindre) raccordé à un adaptateur TNT, ou d’un téléviseur TNT intégrée (comme la plupart des écrans LCD ou LED) pour recevoir les chaines gratuites de la TNT. Le prix maximal pour le décodeur standard (boitier) sera de 10 000 FCFA. On ne s’encombrera donc pas de changer nos postes de télévision.

C’est depuis 2011 que le Burkina Faso bat des pieds et des mains pour réussir la transition à la Télévision numérique terrestre (TNT) et c’est finalement le 28 décembre 2017, que la TNT a été officiellement lancée par le grand communicateur et résistant devant l’éternel, Cherif SY, ancien président du parlement de la Transition, devenu Haut représentant du Chef de l’Etat . Ce lancement n’empêche pas de conserver le signal analogique. Emettre ne signifie pas nécessairement être reçu. Pour le moment, 70% de la population du Burkina Faso (20 villes sur une trentaine prévue) est passé à la télévision numérique et quatorze (14) chaînes de télévisions nationales dont la RTB , BF1, Burkina Info, la chaîne du journaliste et ministre de la communication Remi Dandjinou, 3 TV mise en onde par Tam-Tam Productions, la société d’Achille Dabiré, fondateur de radio Wat FM, Omega TV qui appartient à l’actuel ministre des affaires étrangères, le journaliste Alpha Barry, sont accessibles. Les travaux devraient être entièrement terminés en février 2018 pour couvrir tout le territoire national.

Le projet de la TNT moins coûteux que la fibre ou le Vsat nécessite un investissement de 45 milliards de francs CFA. Parmi ceux qui se bousculaient pour assurer le basculement du Burkina dans la TNT, c’est l’européen Eutelsat Communications qui a signé un contrat pluriannuel avec la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), opérateur public de diffusion de la TNT au Burkina Faso.

Quinze ans après l’Europe, une trentaine de pays africains étaient censés muter vers une diffusion numérique terrestre de la télévision le 17 juin 2015, selon l’engagement pris en 2006 devant l’Union internationale des télécommunications (UIT). Il faut féliciter le Burkina d’avoir pris des mesures sérieuses pour respecter ce rendez-vous avec un léger décalage. Les bons élèves africains de la TNT sont de l’Afrique orientale et australe. Les pays africains avancés dans cette technologie sont l’Ile Maurice, la Tanzanie, le Kenya, le Maroc (qui a lancé en 2007), la Namibie, le Rwanda, le Malawi, le Sénégal, la cote d’ivoire, le Cameroun, et le Mozambique.