Categories: EnquêtesSOCIETE

Le « deal » entre le vendeur de drogue et la police

[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]

A.T., profession «vendeur de drogue» a écopé de 2 ans de prison ferme pour vente de drogue et consommation de stupéfiants.Le prévenu était appelé à comparaitre le samedi 17 mars 2018 devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso. Il a reconnu avoir vendu de la drogue dans la localité de Dan durant cinq années, mais a nié en être consommateur. Devant les juges, A.T. a dit être cultivateur pendant l’hivernage et dealer de drogue après les travaux champêtres, pour subvenir aux besoins de sa famille.

Les clients de A. T. sont généralement des orpailleurs, a-t-il fait savoir. Est-ce normal cette pratique ? ont demandé les juges. « Je ne savais pas que la vente de drogue était interdite », a-t-il fait savoir, indiquant que la vente se faisait à domicile. Pour les juges, s’il ne savait pas que cette pratique était interdite, pourquoi vendait-il les stupéfiants à domicile et non dans une boutique, ou pourquoi n’en donnait-il pas à ses enfants et sa femme.

Le ministère public a réfuté l’argument de A.T. d’autant plus que ce dernier avait déjà été arrêté par la police. A l’époque, la police lui avait notifié que la vente était interdite, a poursuivi le procureur. Et même A.T. avait été libéré en vue de collaborer pour mettre la main sur le plus grand nombre de trafiquants.

Le prévenu avait accepté le « deal » avec la police, mais il n’a pas respecté les clauses du «contrat». En effet, A.T. a nargué les policiers, en changeant de fournisseurs. Selon le procureur, A.T. est coupable et ne peut bénéficier de circonstances atténuantes.

Il a donc recommandé deux ans de prison ferme et 500 000 F CFA d’amende pour l’accusé. La défense du prévenu ne l’entendait pas de cette oreille, car pour elle, aucun élément dans le dossier ne prouve que ce que détenait son client fût de la drogue. De son avis, aucune analyse n’a été faite au préalable. Selon la défense, c’est le refus de son client de collaborer qui l’a conduit à la barre. « On s’acharne sur mon client, parce qu’il a refusé de collaborer.

On ne peut pas infiltrer le milieu de la drogue, sans être comme eux », a-t-il renchéri, en faisant comprendre que le commissaire de police qui a autorisé le «deal» devrait être également poursuivi. Mais au verdict, A.T. va écoper de 2 ans de prison et être sommé de payer une amende de 500 000 FCFA.

Rassemblés par

Boudayinga J-M THIENON

Sidwaya

Mireille Bailly

Recent Posts

Politique : le MPP tient son 2ème congrès extraordinaire pour redynamiser le parti

Simon Compaoré, président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), a procédé ce vendredi…

3 ans ago

Entrepreneuriat : de vendeuse de beurre de karité à propriétaire d’une cave

N’étant pas allée loin dans ses études, Mme Kambou/Kambou Sophie a opté pour l’entrepreneuriat. C’est…

3 ans ago

Commune de Diébougou: les populations du village de Mouvièlo toujours dans l’attente de leur CSPS

Le Maire de la commune urbaine de Diébougou, Alphonse SOMDA s'est rendu le mercredi 22…

3 ans ago

Conférence de presse de la Jeunesse du CDP : l’expression physique prend le dessus

La jeunesse du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), réunie au siège national…

3 ans ago

Insécurité dans le Centre-Nord : il faut sauver la commune de Dablo !

Le Collectif ‘’L’appel de Kaya’’ a interpellé le gouvernement sur la situation humanitaire et sécuritaire…

3 ans ago