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Le mouvement chiite du Hezbollah, dont le grand parrain est l’Iran et qui joue un rôle majeur sur l’échiquier politique libanais, est aussi intervenu militairement ces dernières années en Syrie en soutien au régime de Bachar al-Assad.
Un engagement qui attise la colère des puissances occidentales, Etats-Unis en tête, et divise la classe politique libanaise, sans mettre un frein à l’influence du mouvement chiite au niveau local et régional.
– Ennemi d’Israël –
Le « Parti de Dieu » a été créé en 1982 à l’initiative des Gardiens de la Révolution d’Iran, dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban quelques années plus tôt.
Il s’implante dans le sud du Liban, où il lance une insurrection contre l’armée israélienne, contraignant l’Etat hébreu à évacuer la zone en 2000 après 22 ans d’occupation.
Selon les services de renseignements occidentaux, sous le label du « Jihad islamique », le Hezbollah a été l’auteur du rapt de nombreux Occidentaux au Liban dans les années 1980.
Il est aussi soupçonné par la Bulgarie d’être derrière un attentat anti-israélien perpétré en juillet 2012. Comme il fut suspecté par l’Argentine d’être impliqué avec l’Iran dans l’attentat à la voiture piégée en juillet 1994 contre un bâtiment regroupant des organisations juives à Buenos Aires (84 morts).
Financé et armé par Téhéran, aidé par Damas qui favorise le transfert d’armes et munitions, le mouvement est aujourd’hui dirigé par le charismatique Hassan Nasrallah, célèbre pour ses sorties oratoires enflammées.
En 2006, après l’enlèvement de deux soldats israéliens à la frontière entre les deux pays, Israël lance une vaste offensive dévastatrice. Sans toutefois neutraliser le parti, qui apparaît alors en position de vainqueur. Il est à son apogée.
– Expansion régionale –
Le Hezbollah est devenu au fil des décennies un acteur incontournable au Moyen-Orient, suscitant la colère de l’Arabie saoudite sunnite, engagée dans une course au leadership régional avec Téhéran.
En 2013, deux ans après le déclenchement du conflit syrien, le mouvement reconnaît officiellement son implication militaire au côté du régime de Bachar al-Assad. Entre 5.000 et 8.000 membres du Hezbollah se battent en Syrie sur plusieurs fronts, selon des experts.
Au Yémen, le Hezbollah est accusé de soutenir les rebelles chiites Houthis, cible d’une offensive de Ryad. « Nous n’avons jamais envoyé d’armes au Yémen », avait toutefois affirmé Hassan Nasrallah fin 2017.
En Irak, il a également formé les très puissantes milices chiites du Hachd al-Chaabi, et ses responsables militaires étaient déployés sur le terrain.
– Poids lourd au Liban –
Après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990), le Hezbollah est la seule faction à ne pas avoir abandonné son arsenal militaire, un important sujet de discorde dans ce pays.
Mais il s’impose rapidement comme une des forces politiques incontournables du pays, participant pour la première fois en 2005 à la formation du gouvernement.
En 2016, c’est un allié du Hezbollah qui accède à la présidence, le général chrétien Michel Aoun. Pour des experts, aucune décision politique majeure ne peut être prise au Liban sans l’accord du mouvement chiite.
La lutte contre Israël, couplée à un solide réseau d’aides sociales, a rendu le parti très populaire, notamment au sein de la communauté chiite du pays (30% de la population).
Remarquablement organisé, le Hezbollah rassemble des milliers de militants actifs et dispose d’un puissant réseau d’écoles, d’hôpitaux et d’associations servant ses partisans.
Le mouvement est souvent accusé de ne tolérer aucune opposition.
– Sanctions occidentales –
Les Etats-Unis ont placé le Hezbollah sur leur liste d’organisation « terroriste » et lui impose, ainsi qu’à ses cadres, des sanctions économiques et bancaires.
Depuis 2013, l’Union européenne considère aussi la branche armée du mouvement comme une organisation « terroriste ».
Le parti est accusé, au-delà des frontières libanaises et régionales, de plusieurs activités criminelles.
Début mai, l’ONG américaine anticorruption Sentry a demandé des « mesures immédiates » contre une banque congolaise proche du pouvoir à Kinshasa et « liée aux bailleurs de fonds du Hezbollah ».
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