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Le jardinage : un métier qui nourrit son homme

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Nombreuses sont ces femmes qui s’adonnent aux cultures maraichères aux abords des points d’eau, des barrages. Pour en savoir plus sur ce métier, nous nous sommes rendues aux abords du barrage n°2 de Ouagadougou à la rencontre de quelques-unes d’entre elles. 

Déterminée dans ce qu’elle fait, Celine Saré puisque c’est d’elle que nous parlons est une femme battante qui fait vivre sa famille grâce à son métier de jardinière qu’elle mène depuis plus de 12 ans. Dans son petit jardin situé non loin du barrage de Tanghin, lieu où nous l’avons rencontrée, rien ne laissait apparaitre son côté jardinière. Agée de la trentaine, la jeune dame a un visage qui illustre la difficulté de la vie qu’elle mène avec pourtant avec courage. Quotidiennement, elle s’affaire à ses travaux de jardinage. Un terrain qu’elle a loué pour son exploitation. Avec le sourire aux lèvres, elle nous relate que l’aventure a commencé après la naissance de son premier fils qui n’avait que cinq (05) ans à l’époque. « Avant je cultivais les carottes et les choux et tout se passait très bien jusqu’au jour où des voleurs ont commencé à entrer dans mon jardin et à arracher mes plantes. Désemparée, j’ai donc décidé de changer de productions afin de minimiser les pertes. J’ai donc commencé à cultiver de la laitue, des menthes et des feuilles ‘’bito’’ et ‘’borombouri’’ en langue mooré », a-t-elle révélé.

Depuis lors, la vie de cette femme est devenue un parcours de combattant qu’elle mène au quotidien avec la détermination de gagner honnêtement sa vie et de s’occuper de ses enfants. Ses journées de travail varient souvent. Elles commencent entre 5h30 et 7h. Or, en termes de gain, cela est minime par rapport au temps consacré. Néanmoins, ce qu’elle gagne à la sueur de son front lui permet d’acquérir une certaine autonomie financière dans la cellule familiale. « Il y a des jours où je peux avoir 10.000F CFA. Souvent aussi c’est 7000 ou 5000 FCFA que je gagne», a-t-elle affirmé.

Des difficultés, il n’en manque pas

Attention et patience sont donc les mots d’ordres de cette activité dont dame Saré en a pleinement conscience. « Chaque matin quand j’arrive au jardin, je consacre ma journée à arroser les plantes et à arracher les mauvaises herbes afin d’avoir un produit fini de qualité », a-t-elle-signifié. Aussi, elle a ajouté que tout comme les autres métiers, le travail de jardinière comporte également des risques. En effet, avec l’abondance des précipitations de cette année, l’eau a envahi l’espace, détruisant les plantes fragiles obligeant les exploitants à recommencer. « Humm ! On ne sait même pas quoi faire. On veut la pluie mais quand c’est trop aussi, cela gâte tout » a-t-elle marmonné.

En ce qui concerne l’écoulement des produits, les clientes de notre jardinière affluent des marchés et Yaars de la ville de Ouagadougou. Cependant, il faut noter que son activité évolue au gré des saisons. « Pendant la période de canicule, la demande est forte mais le problème d’eau se pose avec acuité », a-t-elle relevé.

 

Des employées satisfaites malgré les entraves

Non loin de notre jardinière, nous avons fait la rencontre d’une autre dame. La vingtaine révolue, cette dernière était en train de couper les feuilles d’oseille dans une planche voisine. « Chaque jour je fais le tour du barrage. Ceux qui veulent que je coupe les feuilles dans leur planche je le fais. Je commence souvent à 7h pour finir le soir aux environs de 17h ou plus en fonction du temps » a expliqué Assèta. Cette dame dit exercer ce métier depuis trois (03) ans. A en croire ses dires, elle est payée à 200 fcfa voire 300fcfa la planche. « En fin de journée, si je suis rapide je peux avoir 1000f ou 1500f. C’est mieux que rien» constate-t-elle avec le sourire aux lèvres. Tout comme Céline Saré, Assèta a elle aussi attesté des difficultés de son métier mais reste optimiste à trouver un jour un meilleur emploi. « Y a pas de sot métier, il ne faut juste pas voler. Il faut rester intègre et un jour ça ira » argue-t-elle.

Wendemi Annick KABORE

 

 

Bernard HIEN

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