Quelle mouche a bien pu piquer le lion pour que le principal parti d’opposition demande au tribunal administratif l’invalidation de la liste législative du CDP de la province du Koupelogo ? Un recours qui n’a d’ailleurs pas eu gain de cause et qui jette un discrédit sur la fameuse alliance signée entre ces deux grands partis dans l’optique de la présidentielle 2020. Un autre parti d’opposition, la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), le parti de Djibril Bassolé ne présente pas de candidat à la présidentielle 2020.
L’UPC à l’affût manœuvre pour faire liste commune avec la NAFA dans le Sanguié ou l’actuel député NAFA, Anicet Bazié est positionné 1er titulaire et Amadou Nebilla Yaro, ancien ministre sous la transition et membre de l’UPC, second titulaire. Cependant dans la Région du Sahel, région d’origine du Pr Mamoudou Dicko président de la NAFA et 1er titulaire sur la liste nationale, l’UPC qui ne fait que dans la figuration, hormis l’Oudalan n’a pas daigné mutualiser ses forces avec la NAFA.
Porté sur les fonts baptismaux en mars 2010, la vigueur du seigneur de la savane a inspiré l’emblème de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Né sur les cendres du FOCCAL (Forum des citoyens et citoyennes pour l’alternance) initié par Zéphirin Diabré, le parti UPC fait un score honorable de 19 députés aux législatives de 2012. En novembre 2015, l’UPC rafle 33 députés et confirme son statut de chef de File de l’Opposition politique (CFOP). Tel un albatros à qui son contingent de parlementaires empêche de voler, l’UPC se retrouve à l’épreuve des dissidences.
De la cuvée 2012 ou cinquième législature écourtée par l’insurrection d’octobre 2014, il ne reste de la tanière sur les listes des législatives 2020, que des figures rares comme Armand Jean Robert ABGAS, comptable de profession, député du Koulpelogo et maire de la commune de Dourtenga dans la Région du Centre-Est ou encore Alitou Ido, député de la Sisilli, Région du Centre-Ouest, Conseiller en Management de profession, qui fut président du groupe parlementaire de l’UPC sous l’actuelle législature.
La saignée commença en 2016 par l’exclusion de membres influents du parti comme le député, Louis Armand Ouali, deuxième vice-président du parti à l’époque, Bruno Kafando, ‘’l’enfant de Dapoya’’, membre du bureau politique et du secrétariat exécutif du parti, ancien député du parti ; François Tambi Kaboré, Secrétaire national chargé des études, de la prospective et de coordination des commissions spécialisées, ancien chef de cabinet du CFOP.
En 2017, le député du Bazega, Albert Elisée Kiemdé est exclu à son tour de l’UPC. Une sanction en lien avec le vote de la loi sur le partenariat public privé (PPP) qu’il a soutenu contre les consignes de son parti avec 12 autres de ses camarades. Les 13 députés dits frondeurs claquent la porte du groupe parlementaire UPC pour former leur propre groupe parlementaire dénommé UPC-RD, avec Daouda Simboro comme chef de file des frondeurs. Ce groupe parlementaire s’est mué plus tard en Renouveau démocratique (RD) sous la pression de l’UPC qui n’entendait pas son sigle soit utilisé.
La crise est profonde, les loups sortent du bois….
Armand Ouali, homme politique de gauche au verbe haut et séducteur crée dans la foulée son parti, le Mouvement du Rassemblement pour le Burkina Faso (RPB). L’ancien maire de Gaoua et conseiller spécial du président du Faso, chargé des affaires politiques et diplomatiques depuis juillet 2018 mise sur son poulain, le député frondeur de l’UPC, Jacques Kodjo Palenfo, inspecteur de l’enseignement primaire connu sous le sobriquet du ‘’guerrier du Sud-Ouest’’. L’ancien fonctionnaire Onusien François Tambi Kaboré lance à son tour le Parti du Peuple républicain (PPR) dont il est le président. Elisée Kiemde, formalise son Union pour la république et la démocratie (URD) et le parti se lance dans la course pour les législatives 2020.Un autre frondeur se présente sous la bannière des indépendants (API), l’agro-pasteur, Parimani SABDANO dans la province de la kompienga, Région de l’Est.
Une dizaine de frondeurs UPC déposent leurs baluchons au MBF
Les autres frondeurs évoluent en mode sous-marins et refusent de démissionner du parti avec qui ils ne sont plus en odeur de sainteté. Ils poussent à la création du Mouvement pour le Burkina du Futur, (MBF), parti symbolisé par un Bélier et dans lequel la majorité d’entre eux sont candidats pour les législatives 2020. Ladji Coulibaly dans la Comoé, le Colonel Lonas Charles Ouattara dans la Leraba, le banquier Hervé Konaté dans le Kénédougou, Moussa Tindano dans la Gnagna, Me Jean Celestin Zouré maire de Garango et député du Boulgou, Karidia Zongo/Yanogo dans le Mouhoun, Daouda Simboro dans la Kossi, Fatimata Ouedraogo/Korbeogo dans le Kadiogo, Coulidiati Saidou dans le Gourma ; le deputé du Tuy et maire de Houndé, Dissan Boureima Gnoumou, Odagou Goula dans la Komandjari. Le MBF aura son mot à dire dans le futur échiquier politique national.
La troisième vague des migrations a commencé au sein de l’UPC au lendemain de la publication des listes UPC pour les législatives 2020 et le pire est à redouter. On se souvient de l’air d’une mythique mélodie fredonnée ‘’Dans la jungle, terrible jungle…’’ et dont l’écho s’est répandu de l’Afrique aux rivages américains en passant par les faubourgs de la vieille Europe. La faune politique burkinabè commence à se dépeupler du fauve, sa crinière perd de sa superbe, il faut sauver le soldat Lion !
Ag Ibrahim
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