Le Mali retourne aux urnes dimanche, « IBK » en pole position

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Le Mali, toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq ans d’interventions militaires internationales, retourne aux urnes dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle avec un chef d’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, en position de force face à un candidat de l’opposition qui n’a pas su unifier le camp de l’alternance.

Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 par le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.

L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient instauré la charia pendant un an.

Au chevet de cet immense pays du Sahel, la communauté internationale s’impatiente et espère que le prochain président saura enrayer la propagation des violences islamistes, qui se sont étendues du nord vers le centre et le sud du Mali, et le Burkina Faso et Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits ethniques ayant encore fait plus de 10 morts cette semaine.

Avec l’opération « Barkhane », la France a déployé au Mali et dans trois autres pays du Sahel sa plus importante mission militaire à l’étranger, avec 4.500 hommes. Les Nations unies disposent quant à elles dans le pays de leur plus important contingent de soldats de la paix, avec 14.000 Casques bleus. S’y ajoutent des membres de la force antijihadiste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad).

Pendant un entre-deux tours au climat pesant, l’opposition a accusé le pouvoir d’avoir profité de l’insécurité dans le Nord et le Centre pour manipuler le vote au premier tour, le 29 juillet.

« Pour diverses raisons », près de 250.000 électeurs n’ont pas été en mesure de voter dans ces deux régions, a reconnu le gouvernement. Mais les accusations de fraudes, notamment de « bourrages d’urnes », ont été balayées par la Cour constitutionnelle, qui a officiellement crédité M. Keïta de 41,70% des suffrages, contre 17,78% pour Soumaïla Cissé.

La mission d’observation de l’Union européenne a réclamé davantage de « transparence », ainsi que la garantie que tous les électeurs auront accès dimanche aux bureaux de vote. Ce qui a valu un rare rappel à l’ordre du ministère malien des Affaires étrangères, qui a demandé à l’UE de ne pas « entraver le processus électoral ».

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