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A Ouagadougou, comme dans d’autres capitales du monde, le port des écouteurs ou casques tend à devenir une mode chez la jeunesse et même pour certains adultes. En effet, il est difficile pour certains jeunes de passer une seule journée sans se faire accompagner de ces objets. En circulation, au travail, au lit, au Cyber, à l’école ou encore dans d’autres circonstances, le phénomène ne reste pas inaperçu. Mais force est de constater que cette attitude n’est pas sans conséquences. Selon des études, plusieurs personnes perdent leurs auditions, du fait de l’usage prolongé des écouteurs, souvent avec un taux de volume très élevé.
Avec l’avènement des smartphones, des tablettes et biens d’autres produits de la technologie de l’information et de la communication, le port des écouteurs et casques semble devenir une mode pour plusieurs personnes. Ainsi, pour certains jeunes et adultes de toutes catégories confondues, ces objets aux caractères ambivalents, sont devenus des compagnons incontournables de tous les jours. Cependant, cette habitude s’avère très dangereuse pour l’audition lorsque l’usage est prolongé. En effet, la très forte pression sur les cellules sensorielles de l’audition, appelées cellules ciliées, peuvent être arrachées, causant ainsi d’énormes problèmes.
Une enquête a été réalisée en 2017 en France, par l’Institut Français d’Opinion Publique(IFOP), sur la manière dont ces personnes écoutent la musique à partir de leur téléphone portable avec un casque ou avec des oreillettes (écouteurs). Cette étude s’est portée sur un échantillon de 1 202 jeunes gens âgés de 15 ans et plus. Il en ressort que 43% des personnes enquêtées écoutent la musique avec les oreillettes ; une proportion qui monte à 65% chez les jeunes âgés de 15 à 17 ans. Les résultats de cette enquête montrent que 71% des jeunes entre 15 et 17 ans (soit 7 jeunes sur 10) écoutent la musique sur leurs smartphones pendant plus d’une heure par jour et que 25% le font pendant plus de deux heures. En revanche, au-delà de 35 ans, ils sont 72% à écouter la musique moins d’une heure par jour sur leur téléphone portable. L’enquête révèle en outre que 91% des 15 – 17 ans écoutent en général la musique dans les transports publics qui sont souvent bruyants. Ce qui a pour conséquence de les amener à hausser le volume d’écoute. Justement, 26% des 15-17 ans, 29% des 18 – 34 ans et 30% des 25-34 disent écouter la musique avec un volume élevé. Pire encore, 54% des 15 – 17 ans et 45 % des 18 – 24 ans s’endorment en écoutant la musique avec leurs oreillettes ou leur casque. Evidemment, cette situation n’est pas sans conséquences ; puisque l’étude à découvert aussi que 39% des moins de 35 ans, avec jusqu’à 42% chez les 18 – 24 ans, ont déjà ressenti des acouphènes (sifflements ou bourdonnements) après une écoute prolongée sur casque ou oreillettes.
Une étude qui reflète la réalité dans plusieurs pays du monde
Bien qu’elle soit réalisée sur la population française, cette étude représente un intérêt certain pour l’Afrique où l’usage des smartphones et des téléphones portables en général s’élargit rapidement ; et en particulier au sein de la population jeune. A cet effet, selon Doriane Moukoko, Chirurgienne d’ORL et responsable du Cabinet médical Océane à Dakar, spécialisé dans l’oto-rhino-laryngologie les problèmes auditifs liés aux casques et aux écouteurs représentent environ 10% de leurs consultations. L’organisation mondiale de la santé, indique que 43 millions de personnes âgées entre 12 et 35 ans vivent avec une déficience auditive invalidante. Tandis que quelque 50% des personnes de cette même tranche d’âge écoutent la musique à un volume inapproprié avec leurs différents appareils. Pour Dr Shelly Chadha du département de Prévention de la cécité et de la surdité à l’OMS complète, normalement, nous pouvons écouter à un niveau sonore de 85 décibels pendant 8 heures. L’échelle de tolérance de nos oreilles va de 0 à 120 décibels. L’audition d’une personne est normale jusqu’à 80 décibels et c’est à partir de 85 qu’il y a risques auditifs. A ce niveau sonore les bruits abiment et à partir de 110 décibels il y a risque de traumatisme aigu.
Extrait des Editions Afrique Sub-Saharienne
Michel Caboré (Stagiaire)