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La situation sécuritaire au Burkina Faso est critique. Ce n’est un secret pour personne. Il est impératif de poser des actes forts et rapidement. Si le Premier ministre Paul Kaba Thiéba s’est rendu à l’hémicycle ce c’est pour s’entretenir avec les élus nationaux sur la question sécuritaire. Il était en effet question pour le chef du gouvernement de faire l’état des lieux de la sécurité au Burkina Faso. «Il s’agit sans doute d’une guerre injuste imposée à notre peuple engagé dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté. Mais, puisqu’elle nous est imposée, nous allons défendre chaque pouce de notre territoire national, assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens, ainsi que les valeurs qui fondent notre vivre-ensemble, la liberté, la démocratie, l’égalité et la justice», a déclaré le chef du gouvernement à l’entame de son exposé.
Mais avant d’observer une minute de silence, Paul Kaba Thiéba a dressé un bilan déplorant des différentes attaques : «Un total de 118 décès sont à déplorer parmi lesquels, on compte 48 au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS) (42 militaires et 6 paramilitaires) et 70 civils. Pour cette année 2018, et du 1er janvier au 15 septembre, on dénombre 69 victimes dont 31 parmi les FDS (25 militaires et 6 paramilitaires) et 38 civils. Ce bilan humain de 69 victimes sur une période de huit (8) mois et demi qui représente plus de 50% du bilan total depuis 2015, traduit le caractère préoccupant de la situation sécuritaire du moment». A l’entendre, ces différentes attaques ont pour conséquence la perturbation des activités socioéconomiques, éducatives, ainsi que la psychose au sein des populations et des administrations locales.
Pour le chef du gouvernement, toutes ces attaques visent à saper le moral des Forces de défense et de sécurité (FDS), à affaiblir les institutions démocratiques à des fins inavouées. Dans son argumentaire, il laisse entendre que les groupes armés se sont illustrés par l’utilisation des techniques et de procédés dont la fréquence et la localisation prouvent qu’ils ont acquis une certaine expertise et une liberté d’action.
Les mesures prises
Face à cette situation d’insécurité inquiétante, indique le premier ministre, plusieurs approches militaires et non militaires sont entreprises pour faire face de façon intégrée à la question du terrorisme et des autres défis sécuritaires auxquels le pays est confronté. Aussi, poursuit-il, un effort particulier est fait en ce qui concerne le renforcement des capacités opérationnelles à travers l’équipement, l’entraînement, ainsi que la formation des Unités d’élite et de forces spéciales. Les questions budgétaires, logistiques et la prise en charge des militaires ont été aussi abordées au cours de l’exposé.
Ce discours a retenu l’attention des élus nationaux qui auront l’occasion de poser toute les questions, «même les plus fâcheuses», selon Bala Alassane Sakandé. «Nous avons souhaité que les plénières se fassent à huis clos parce que ce n’est pas le Burkina Faso seulement qui nous suit, mais partout dans le monde, donc y compris nos ennemis», a-t-il ajouté.
Thierry KABORE