Le vote de la diaspora et le referendum: un luxe démocratique

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Au Burkina Faso, après le front commun contre les fonds communs des agents de l’Etat, deux questions font débat : l’adoption de la nouvelle constitution et le vote des burkinabè de l’étranger en 2020.

 

Depuis l’indépendance de notre pays, les burkinabè vivant à l’étranger ne participent pas aux élections. L’actuelle loi électorale prévoit le droit pour la diaspora burkinabè de participer à toute élection présidentielle (ou un referendum) qui est organisée dans le pays à partir de 2015. Après son élection en 2015, le Président KABORE en a fait un engagement. Fin janvier, le président du Faso a nommé un ministre dédié aux burkinabè de l’extérieur avec pour ligne de mire le vote de la diaspora. Lors d’une rencontre, le19 avril avec le Président Roch Marc Christian KABORE, les partis de l’opposition ont demandé que la diaspora burkinabè ait la possibilité de voter dès 2020.

On estime les burkinabè vivant à l’étranger à plus de 10 millions de personnes qui se doivent d’être à jour des pièces essentielles aux votes. Les audiences foraines d’attribution d’actes d’état civil à la diaspora trainent, la délivrance des cartes consulaires se passe au Supermarché, le fichier électoral n’est pas prêt…Le vote de la diaspora burkinabè en 2020 pourrait coûter le montant de 53 milliards de FCFA!!!

Certains partis de l’opposition travaillent farouchement pour mobiliser en Cote d’Ivoire, où la diaspora burkinabè est en grand nombre, et où vit en exil doré l’ex président Compaoré ! N’y a-t-il pas des risques de manipulation électorale, de couacs et irrégularités organisationnels du scrutin dans ce pays ?

La question de la nouvelle Constitution qui a fait l’objet d’un consensus en commission entre les acteurs doit l’être pour son adoption. En lieu et place d’une coûteuse voie référendaire, on fera des économies en permettant l’adoption de la nouvelle constitution par voie parlementaire.

La diaspora burkinabè mérite d’exprimer son choix dans les différentes élections nationales, comme cela se fait dans plusieurs pays du monde. L’organisation d’un suffrage à l’étranger et d’un referendum nécessitent beaucoup de ressources et d’argent. Les difficultés sont tant pratiques que financières. Le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle pour un pays comme le Burkina. On ne peut pas se payer le luxe de débourser des dizaines de milliards pendant que le pays est agressé, l’école part en vrille, la paysannerie est affamée, l’eau potable manque, la jeunesse chôme, les délestages sont chroniques, les routes sont impraticables…

Ag Ibrahim

Bernard HIEN

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