Législatives 2020 : le MPP a-t-il fait un clin d’œil à la jeunesse ?

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Ce mardi 22 septembre à minuit, plus aucun dépôt de dossier de candidature pour les législatives 2020 ne sera possible au siège de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a transcendé ses difficultés pour dévoiler ses listes le 20 septembre dernier. A quelques heures de la clôture, les autres grands partis trainent encore les pieds dans la constitution de leurs listes. A voir comment ses listes du MPP ont été partagées même par leurs irréductibles opposants via les réseaux sociaux, on peut dire qu’il y a encore de l’engouement pour la chose politique dans ce pays.

Les élections législatives du 22 novembre 2020 seront inclusives contrairement à celles qui ont mis en place le parlement post-Insurrection. Au MPP, un combat fratricide a opposé le législatif et l’exécutif dans la confection des listes.11 membres du gouvernement actuel sur 32 sont candidats. La liste nationale du MPP est tirée par Salifo Tiemtoré, ministre en charge de la jeunesse, tout un symbole. Son prénom rappelle celui d’un illustre personnage, le regretté Salifou Diallo qui avait conduit la liste nationale victorieuse du MPP en 2015. La ministre en charge de la femme, Laurence Ilboudo/Marshal arrive en deuxième position sur la liste nationale du MPP. Elus en 2015, deux ministres du gouvernement Christophe DABIRE ont disparu des listes de 2020, ce sont Oumarou IDANI des mines pour le Gourma et Ambroise N. OUEDRAOGO de l’Eau dans le Bazega.

De nouveaux visages, Ousmane BOLY, maire de Diabo et Idrissa DOUAMBA leurs ont été préférés. Les ministres candidats en provinces, sont tous têtes de liste à l’exception de Claudine Lougué Sorgho, classée deuxième dans le Boulgou après Khalil Bara, ancien gouverneur de région nommé depuis 2016, Secrétaire Permanent du 11 décembre. Au Boulgou, le député Dieudonné Sorgho a fait les frais de la féroce bataille et le Directeur du Protocole d’Etat, Raymond Balima a été transféré 5e titulaire sur la liste nationale, une liste où il conserve toutes ses chances de siéger.

Les autres ministres candidats aux législatives sont : Siméon Sawadogo en charge de l’Administration Territoriale, tête de liste dans le Bam en lieu et place du député Emmanuel Koti Sawadogo. Dans les BALE, l’argentier national, Lassané Kaboré a trouvé un compromis avec le député Yé Luc, Inspecteur de l’Enseignement secondaire et ancien syndicaliste qui le suppléé. Le chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry s’impose dans le Kourweogo où il a contraint le député Raphael Kouama à la démission du parti.

La ministre de l’Economie Numérique, Hadja Fatimata OUATTARA/SANON est reclassée première dans le Houet après les primaires où elle était arrivée en 2eme position derrière l’opérateur économique Daouda Sawadogo. Le Sociologue et député du Houet, Léonce Sanon, ainsi que son collègue député Abdou Rasmané OUEDRAOGO ont du souci à se faire. Dans le Nahouri, Daouda Azoupiou en charge des sports gagne son duel face au député et ancien maire de Pô, Henri Koubizara.

Dans le Sanmatenga, Bachir Ismael Ouedrago de l’Energie et dans le Ganzourgou, Eric Bougouma des Infrastructures conservent leur leadership. Au Ganzourgou, Tapsoba Alexandre Ousmane prend la place de second titulaire qui avait donné un siège au député Saidou BA. La député Salamata S. Sawadogo / Ouedraogo, suppléante de Bachir en 2015 est classée 3eme titulaire sur la liste du Sanmatenga.

Les deux brillants universitaires et ministres de l’enseignement, Alkassoum MAIGA pour Supérieur et Stanislas OUARO pour l’Education Nationale tenteront l’aventure dans leurs fiefs respectifs que sont l’Oudalan et le Mouhoun où le député Joseph SAMA est évincé. Dans l’Oudalan, le député Alpha OUSMANE se retrouve suppléant du ministre Maiga. Dans la Comoé, le député Bissiri SIRIMA cède sa place à Madiara TOU / SAGNON, Ministre délégué à la décentralisation et à la cohésion sociale.

Le Kadiogo, une balade de santé pour Bala !

Dans le MPP Sourou c’est l’ancien Premier ministre, Paul Kaba Thieba nommé en 2019 directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC-BF) qui fait son entrée politique. Le député Mamadou Diallo, Expert en aéronautique a été exclu de l’arène pour la bergerie. Dans le grand Boulkiemdé les deux têtes d’affichent Urbain YAMEOGO et Workya ROUAMBA ‘’rebelottent’’. Aucun sacrifice n’a été de trop pour les maintenir.

Au Kadiogo, le premier vice-président du parti, Clément SAWADOGO a passé le relais à Alassane Bala Sakandé, le président de l’Assemblée Nationale. Une fois à la tête du perchoir du parlement, Bala a multiplié des sorties d’une générosité débordante qui lui ont valu beaucoup de sympathie. Bala sera renforcé dans l’ordre par les députés Abdoulaye MOSSE, et Jean Paul Tibo TAPSOBA, l’honorable coutumier Neem Naaba. Juliette YABRE KONGO, Secrétaire nationale adjointe chargée des femmes du MPP et le DG du Bureau des Mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB), Aristide Aimé Zongo, 1er adjoint au maire de l’arrondissement N°7 de Ouaga lui seront d’un précieux support.

Peu de députés MPP ont résisté à la tempête du changement. Parmi les durs à cuire qui sont restés à la tête de leurs listes comme en 2015, on peut citer le fiscaliste, Narcisse Lomboza COULIBALY dans les Banwa ; Maxime Lomboza KONE dans la Kossi qui fut président fondateur de l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF). Dans le Nayala, l’analyste financier, Rossan G. Noël TOE a bénéfice de l’onction des dinosaures Dieudonné M. BONANET et du Dr Emile P. PARE pour conserver son ‘’Niontoro’’.

Dans la Sissili Ousmane NACRO a eu plus que la longévité d’une igname. Dans le Ziro, la députée Kaboubié Reine SAKANDE/BENAO sort la tête de l’eau et dans la Komandjari, le sable a parlé pour René K. LOMPO. Au Kénédougou, la députée Zignodo Dite Salamata KONATE /OUATTARA est tranquille dans ses vergers. L’honorable Nimayé NABIE du TUY tient bien sa calebasse et ne s’encombre pas de chenilles tandis que Barry Boureima dans est reconduit dans le Lorum pour veiller sur les boeufs. Dans l’Oubritenga, Marc Zoungrana continue d’imprimer sa marque.

Génération montante….

Dans le Yatenga, le Dr Smaila OUEDRAOGO n’a pas fait dans la dentelle pour écarter ses adversaires qu’ils soient ministres ou diplomates. Il s’affirme comme l’héritier incontestable de Gorba. Au Passoré, Francois Sawadogo est l’heureux désigné pour assurer la relève du député et doyen Bebrigda Mathieu Ouédraogo. Dans la Leraba, le maire de la commune de Sindou, Mamadou OUATTARA, Inspecteur du Trésor et ancien DG de l’Office National de la Sécurité Routière (ONASER) a été préféré comme tête de liste à Lassina OUATTARA ‘’ Walas’’, le bouillant fils spirituel de Salif DIALLO. Walas se contentera d’une 6e place sur la liste nationale.

Dans le Koulpélogo, le candidat Antoine Elisée W. ZONG-NABA, Conseiller Spécial du Président de l’Assemblée Nationale a ravi la vedette au député André ZOMBRE. Dans le Kouritenga et suite au décès du député Tibila KABORE, un jeune loup aux dents longues a surgit du fourré, il s’agit de l’Inspecteur du Trésor Adama KOURAOGO actuel DG de l’ONASER qui conduit la liste. Dans le Namentenga, le conseiller spécial du président du Faso, chargé de la culture et du tourisme, Patrice KOURAOGO a damé le pion au député Frédéric Benoit TAONDYANDE.

Dans le Sanguié les chances de Ludovic BAKYONO sont minces après avoir écarté le député Bienvenu Ambroise Bakyono. Il a été retenu deuxième sur la liste après Job BASSANE inspecteur de l’enseignement du Premier degré, Directeur général de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Loumbila.

Dans la Gnagna, Yenignia BANGOU a été supplanté par Namaono Y. Georges et dans la Tapoa, c’est désormais Julien F. Lompo le premier titulaire. Le truculent Bindi OUOBA et ses ‘’Ouobaderies’’ va nous manquer.

Le Sud-Ouest a été sévère envers ses fils parlementaires. C’est seule dans la Bougouriba que le député Modibeauh Kourbié OUATTARA, ancien Administrateur des Services Financiers du ministre de l’enseignement de base a eu la baraka de revenir en tête de liste. Dans le Ioba Anselme SOME a été anesthésié par l’ancien ministre de la santé, le Pr Nicolas MEDA. Dans le Noumbiel, Norbert SOME est descendu du sommet sous les assauts de Valaire DAH et dans le Poni, l’ancienne ministre de la femme et DG de la CARFO, Laure ZONGO HIEN a laissé filer le maillot jaune entre les mains de Fiacre KAMBOU. Laure a été repêchée sur la liste nationale au rang de huitième sur 16 prétendants.

14 partis politiques 99 partis et regroupements d’indépendants avaient réussi en novembre 2015, le tour de bras de de s’offrir des sièges à l’hémicycle pour les 127 députés élus. Le MPP est arrivé en tête du peloton avec 55 députés. Ce parti remporté l’élection présidentielle a obtenu au moins un siège dans 43 provinces sur 45. Seules les provinces du Zoudweogo et de la Kompienga n’avaient pas succombé à la vague orange.

En 2020, le président du MPP, Simon COMPAORE, n’est pas candidat. Il en est de même pour Lassané SAWADOGO, Secrétaire Exécutif et cheville ouvrière du parti. D’autres figures de proue en âge sénatorial ne sont pas non plus dans les starting-blocks pour ces législatives de 2020. Des signes qui ne trompent pas !

Ag Ibrahim

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