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Dans de nombreuses communautés rurales, quand les enfants sont léthargiques et ont la fièvre, les mères se tournent souvent vers les agents de santé de première ligne qui utilisent un test rapide pour voir si des parasites du paludisme sont présents dans le sang de l’enfant. Pour qu’un enfant malade du paludisme d’un village reculé reçoive les soins appropriés, de multiples composantes, dirigées et gérées par le pays, couvrant tous les niveaux du système de santé, doivent être fonctionnelles et coordonnées.
Le paludisme est entièrement évitable! Néanmoins la maladie demeure la principale cause de décès au Burkina Faso. La maladie a des effets disproportionnés sur les populations rurales pauvres et plonge les familles dans un cercle vicieux de maladie et de pauvreté.
De 2009 à ce jour, les Etats-Unis ont apporté à travers l’USAID un appui financier de plus de 85.8 milliards de francs CFA pour la lutte contre le paludisme au Burkina Faso auquel, s’ajoute l’appui financier des Etats-Unis dans le cadre des subventions du Fonds mondial et qui représente près du tiers du budget de ladite institution. L’appui des Etats-Unis a même été considérablement renforcé à partir de Septembre 2017 avec la décision du Gouvernement américain d’accorder au Burkina Faso le statut de pays cible à part entière de l’Initiative Présidentielle américaine contre le paludisme (PMI). Dirigée par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), l’Initiative présidentielle américaine contre le paludisme est mise en œuvre conjointement avec les Centres pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC) des États-Unis et s’associe au Burkina Faso pour fournir les moyens de diagnostic et prise en charge du paludisme ainsi que des mesures de protection pour des millions de personnes.
Avec le ministère de la santé et le programme national de lutte contre le paludisme et en étroite collaboration avec de nombreux partenaires et d’innombrables communautés au Burkina Faso, PMI à travers l’USAID met l’accent sur les interventions efficaces qui ont fait leur preuve telles les moustiquaires imprégnées , la pulvérisation intra-domiciliaire, le traitement préventif intermittent pendant la grossesse, la chimio prévention du paludisme saisonnier et la prise en charge efficace du paludisme. Des millions de personnes ont bénéficié de ce soutien et des données provenant d’enquêtes nationales auprès des ménages ont documenté des améliorations significatives dans la couverture de la population et de l’impact des interventions de lutte contre le paludisme au Burkina Faso.
PMI renforce également les systèmes de santé et les compétences des agents de santé afin qu’ils soient mieux outillés pour fournir efficacement les prestations de services de lutte contre le paludisme mais aussi renforcer les capacités des responsables du Ministère de la Santé pour leur permettre de gérer les activités de lutte contre le paludisme avec une autonomie croissante.
Au Burkina Faso, la mortalité toutes causes confondues parmi les enfants de moins de cinq ans a diminué de plus de 20 pour cent depuis 2010, passant de 102 décès pour 1000 naissances vivantes à 82 décès pour 1000 naissances vivantes en 2015. Ceci est le résultat direct de l’investissement collectif et de l’action du gouvernement, des communautés, des bailleurs et des partenaires. Toutefois, à mesure que les progrès substantiels dans l’intensification des interventions de lutte contre le paludisme continuent, le progrès dans la réduction des cas de paludisme reste un défi colossal pour le Burkina, ce qui contraste avec une réduction significative des cas de décès. Selon les statistiques sanitaires du Ministère de la Santé, plus de 9,8 millions de cas confirmés de paludisme et 3.974 décès ont été rapportés par les formations sanitaires en 2016.
C’est la raison pour laquelle nous devons poursuivre et même intensifier nos efforts contre ce fléau. Nous devons maintenir et nous appuyer sur nos acquis. Détourner notre attention se traduirait par une incidence plus accrue de la morbidité du paludisme et une résurgence plus importante de la mortalité associée, ce qui mettrait en péril les progrès extraordinaires obtenus à ce jour et les investissements substantiels réalisés jusqu’à présent.
Le paludisme est au cœur du développement durable. La lutte contre le paludisme est essentielle pour améliorer la survie de l’enfant et la santé maternelle et contribue de manière substantielle à l’éradication de la pauvreté extrême. Le paludisme a un impact sur la santé et la croissance économique des pays et des individus. Le paludisme a un effet néfaste pour les entreprises: la maladie est responsable de l’absentéisme des employés, de l’augmentation des dépenses de santé et de la diminution de la productivité. L’éducation ne peut prospérer tant que le paludisme restera une équation à résoudre: selon la Banque mondiale, le paludisme est la cause de plus 50 pour cent de toutes les absences scolaires évitables en Afrique.
La lutte contre le paludisme est un investissement judicieux pour protéger la santé, créer des opportunités, et favoriser la croissance et la sécurité, en particulier chez les plus démunis. Mais, sans contrôle, le paludisme représente un énorme fardeau pour les populations, les secteurs de la santé, de l’éducation et l’économie. Alors que nous commémorons cette Journée mondiale de lutte contre le paludisme, nous célébrons nos succès, mais reconnaissons également qu’il reste encore beaucoup à faire. En tant que premier bailleur de fonds en matière de santé mondiale, les États-Unis restent fermement résolus à travailler avec nos partenaires pour intensifier les efforts visant à vaincre le paludisme.
Nous devons faire davantage. Chaque individu, chaque communauté peut faire mieux. Permettez-moi de partager un exemple qui vient de ma famille. Quand je vivais au Mali avant de venir au Burkina Faso, ma fille faisait son lycée en Corée du Sud et venait me rendre visite pendant les vacances scolaires. Touchée par la mortalité due au paludisme dans les banlieues de Bamako, elle s’est engagée à mobiliser des ressources à travers une petite ONG qu’elle a créé pour vendre les objets d’art Maliens qu’elle achetait pour les rapporter avec elle àSeoul après chaque vacance scolaire. Elle a gagné plus de 1,6 million CFA qui ont été utilisés pour payer les traitements de plus de 2.000 personnes. Si cela est le résultat de l’engagement d’une simple lycéenne, imaginez tout ce que nous pouvons faire pour renforcer la lutte contre le paludisme?
J’invite tous les Burkinabè à s’engager dans la lutte contre le paludisme. C’est un acte civique de se protéger et de protéger la communauté en dormant sous une moustiquaire «Gaandifurogtengéré» ou de faire un test de diagnostic rapide avant de prendre un médicament antipaludéen. Redoublons nos efforts pour vaincre le paludisme comme le dit un proverbe d’ici. «Kiétinwérédinyakiétinyiindin, (la lutte continue)».
Fait à Ouagadougou, le 24avril 2018
Ambassade des Etats-Unis d’Amérique