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Les femmes du Burkina Faso se mettent à la culture du coton

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Au Burkina Faso, de plus en plus de femmes s’intéressent à la culture du coton. Le village de Guiba est au centre-sud du pays, à environ 150 km de la capitale Ouagadougou. Réunies au sein d’un groupement, les femmes de ce village cultivent leur propre champ de coton. Mais le travail devient de plus en plus pénible pour elles depuis le retour au coton conventionnel.

 

Cela fait maintenant deux semaines qu’aucune goutte de pluie n’est tombée sur le village de Guiba. Dans les champs qui s’étendent à perte de vue, les cotonniers commencent à sortir de terre. Même si elles s’inquiètent, les femmes du groupement « Nong Taaba » continuent à labourer.

« Le sol est aride. Il n y a pas de pluie et nous ne savons que faire. Que dieu fasse qu’il pleuve. »

Première femme à s’être engagée dans la culture du coton dans le village, Bernadette Congo possède aujourd’hui son propre champ d’une superficie de deux hectares.

« J’ai remarqué que la culture du coton rapportait un peu plus d’argent que les autres cultures. Et les revenus permettraient de venir en aide aux hommes face aux charges familiales. »

Contrairement à la situation d’il y a une vingtaine d’années, les hommes du village acceptent aujourd’hui d’attribuer des portions de terre à leurs épouses. Daniel Nikiema, père de six enfants et époux d’une productrice.

« Au début on cultivait le coton sans les femmes. On s’est rendu compte plus tard que les femmes pouvaient nous venir en aide. On dit qu’une seule main ne peut ramasser toute la farine. Donc nous avons décidé de leur attribuer des portions de terre. »

En 2016, le Burkina Faso a opté pour la culture du coton conventionnel, au détriment du coton génétiquement modifié. Conséquences, les travaux agricoles deviennent de plus en plus difficiles pour ces femmes.

« Nous voulons augmenter notre production mais nous n’avons pas assez de force. Et il faut parfois payer des ouvriers pour retirer les mauvaises herbes, et les appareils pour la pulvérisation pèsent très lourd. Il faut des hommes pour traiter les champs, avec plusieurs séances de pulvérisation. Les produits aussi nous causent beaucoup de problèmes de santé. »

Dans cette région, le groupement des femmes ne bénéficie pas de traitement de faveur. Semences, engrais, insecticides leurs sont cédés aux mêmes conditions qu’aux hommes.

Le groupement possède aujourd’hui une dizaine d’hectares de champs de coton. Pour la campagne 2017/2018, la production était de 9,5 tonnes. Ce qui a rapporté aux membres une somme de 1,2 million francs CFA. Après le partage, chaque femme participe aux charges familiales

Afin d’accroître leur production, les femmes du groupement « Nong Taaba » de Guiba, espèrent un jour, avoir leur propre charrue et animaux de trait.

Par Yaya Boudani

Mireille Bailly

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