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A Ouaga, le procès du putsch manqué de 2015 se poursuit intarissablement et irrésistiblement. En attendant l’étape décisive du réquisitoire du commissaire du gouvernement et des plaidoiries des avocats, la phase de diffusion des pièces à conviction contre les accusés bat son plein au tribunal. L’écoute des audios promet d’être fastidieuse mais elle passionne les citoyens désireux de comprendre les dessous. Interpellés, des accusés paniqués se réfugient dans le mutisme.
En explorant quelques-unes des pièces, on ne peut se dire que Dieu est burkinabè. Le pré carré français en Afrique occidentale, Côte d’Ivoire, Togo, Sénégal… était trempé jusqu’à la moelle des os pour maintenir le Général Diendéré au pouvoir. Mais le merveilleux peuple du Burkina s’est dressé comme Sankara pour faire échec au coup d’Etat.
Dans la quête du pouvoir, aucun sacrifice n’était de trop, surtout pas les croyances mystiques. C’est dans ce plan d’accros au fétichisme que l’insaisissable œuf de Soro (pas un œuf d’alignée mais de poule villageoise !), s’est révélé au public qui se frotte dans les commentaires entre chair de poule et grippe aviaire.
Le mythe s’effrite à écouter ces éléments sonores. Le légendaire Général Dienderé est resté passif comme s’il s’était rendu compte qu’il était un pantin du putsch. On hallucine d’entendre, ce militaire qui a associé son nom à la mitraillette, recevoir des directives et des techniques en camouflage de la part de piètres civils.
Ag Ibrahim MOHAMED
