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Dans la province du Poni le phénomène de la traite des enfants est assez criard du fait que la région du sud-ouest est l’une des régions qui regorge plus de grand nombre de sites d’orpaillage. La province fait aussi frontière entre la Cote d’Ivoire et le Ghana, ce qui fait qu’avec le phénomène de la mobilité des personnes la traite des enfants est très élevée. Le phénomène persiste malgré les multiples séances de sensibilisation des acteurs. Sur 47 sites d’or identifiés, près de 838 enfants sont identifiés, vivants ce phénomène à la peau dure.
L’exploitation des enfants par le travail est appelée traite, dans le poni l’orpaillage occupe une première place dans l’exploitation des enfants. Pour Olé KAM directeur provinciale en charge de la femme de la solidarité nationale de la famille et de l’action humanitaire, le Poni est une zone de prédilection concernant le travail des enfants. En 2017 un recensement a été fait à travers le ministère de la femme qui a permis d’identifier près de 838 enfants dans 47 sites d’orpaillage de la région du sud-ouest et notamment, la province du Poni qui regorgeait le plus grand nombre de sites.
Les risques auxquelles les enfants sont exposés
Les dommages sont nombreux, du aux fréquents éboulements , vu l’utilisation des enfants dans toutes la chaine de production de l’or . Il y a des risques d’accidents liés aux éboulements, c’est un milieu qui regorge de beaucoup de monde. Généralement lorsqu’il y a des crises ou il y a des affrontements, les enfants perdent le plus lourd tribut et sont exposés à beaucoup de maladies. A cela s’ajoute la consommation des produits nocifs, c’est aussi un endroit où il y a la circulation de la drogue. Outre cela il y a des filles et fillettes qui fréquentent ces lieux et le constat est réel, l’année dernière des cas de proxénétisme sur des mineurs ont été repérés dont les auteurs ont été violemment réprimés.
Malgré les efforts de sensibilisation fournies par les acteurs le phénomène persiste.
Aujourd’hui l’implication de tous les acteurs dans la lutte contre la traite des enfants dans les sites d’orpaillage, est nécessaire « nous sommes en train de mettre en place les réseaux communaux de protection de l’enfant qui sont des structures qui regroupent les acteurs qui utilisent les enfants ou des acteurs ayant un mandat de protection des enfants » a martelé M.Kam directeur provincial de la femme du Poni. A Gaoua, il existe un réseau de protection de l’enfant ou il y a des structures dont figurent les représentants des orpailleurs qui contribuent à sensibiliser les parents des enfants en matière d’utilisation des enfants dans les sites d’or. En matière de sensibilisation il ne faut jamais baisser les bras nous a confié M.Kam « ce n’est pas en une journée que les gens vont vous comprendre, on continu a sensibiliser sur les sites d’or et avec les orpailleurs, les associations des parents d’élèves pour pouvoir empêcher ce flux important . La lutte est ardue mais on ne désarme pas ».
Les statistiques sont alarmantes
Outre le secteur de l’orpaillage, d’autres secteurs qui utilisent les enfants dans le poni existent il s’agit des débits de boissons ou près de 119 enfants ont été recensés en situation de travail ou d’exploitation des enfants, il y a le secteur de travail d’hôtellerie, de travail domestique notamment dans les restaurants ou une étude menée montre 748 enfants, le secteur coton exploite aussi les enfants ,les manutentionnaires ou les enfants poussent les charrettes . De cette étude il est ressorti que la plus part des enfants au Sud-ouest sont utilisés dans les autres villes comme Bobo et Ouagadougou pour travailler dans les débits de boisson etc.
Victorien DIBLONI