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En quittant le siège du journal ‘’Bendré’’ situé dans le vieux quartier ‘’Larlé’’ de Ouaga, le ‘’Commandante’’ Cherif Sy, journaliste chevronné, nommé en janvier dernier à la Défense, a laissé trôner un portait de Che Guevara dans son ancien bureau. Loin des tempêtes du Sahel et du charivari de la capitale burkinabè, l’ancien compagnon de Thomas Sankara, séjournant au pays de Mandela pour l’investiture du Président Ramaphosa, s’est offusqué dans un entretien accordé à un journal sud-africain du déploiement des forces françaises et du G5 Sahel dans la stratégie antiterroriste. Des observations du ministre Sy, si chères à la doctrine révolutionnaire.
Accusée de jouer au pompier pyromane dans ses opérations militaires, la France risque de se retrouver dans les pays du Sahel face à la désapprobation populaire qui s’est invitée dans la crise. L’ancien Haut représentant du Président du Faso, et ancien président du parlement de la Transition est conscient du fait que les masses populaires sont outrées par l’interventionnisme inefficace de l’ancienne puissance coloniale dans la bande sahélienne. Lorsqu’on zoome sur les résultats de la forte intervention militaire française, on peut se demander de savoir si cette présence sécuritaire est nécessaire tant la violence ne baisse pas et la situation inquiète.
Cette guerre contre le terrorisme au Sahel n’est pas asymétrique, comme le clame le récit officiel, mais elle a surtout un caractère occulte et opaque. Les opérations militaires d’une force étrangère sont d’abord des expérimentations de laboratoire. Nos bailleurs, donateurs et autres partenaires ne sont pas nos parents. Ils n’ont en ligne de mire que leurs intérêts. La crise au Sahel montre l’extrême complexité des questions de sécurité. Elle porte à merveille un cinglant démenti à nos approches bureaucratiques et sentimentales.
Le peuple burkinabè a remporté une victoire aux mains nues contre une dictature de 27 ans, dont le facilitateur a été exfiltré par l’armée française vers la Côte d’Ivoire. Ce même peuple soudé et réconcilié viendra à bout de son ennemi fusse-t-il invisible !
Mohamed AG Ibrahim
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