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Bienvenue dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest où la citoyenneté dépend de la couleur de votre peau.
Tony Hage vit au Liberia depuis plus de 50 ans.
Ce pays, c’est toute sa vie.
C’est ici qu’il est allé à l’université, qu’il a rencontré sa femme et construit une entreprise prospère.
Quand tant d’autres ont fui les années de troubles, lui est resté.
Mais au Liberia, M. Hage, n’est pas considéré comme un citoyen à part entière, voire pas du tout.
La raison : la couleur de sa peau et ses origines libanaises.
Ils nous asserviront
Le Liberia, à l’ouest de l’Afrique, a été un refuge pour les esclaves affranchis revenant sur le continent et échappant à la misère aux États-Unis.
Lors de la rédaction de la constitution, une clause, limitant la citoyenneté aux seuls descendants d’Africains, a été introduite.
Des centaines d’années plus tard, le nouveau président du Liberia, l’ancien footballeur George Weah, a qualifié la règle d’ « inutile, raciste et inappropriée ».
M. Weah a ajouté que discriminer les races « contredit la définition même du Liberia », qui vient du mot latin « liber », qui signifie « libre ».
Sa déclaration n’est pas passée inaperçue dans le pays.
« Les Blancs vont asservir les Libériens noirs », s’est offusqué l’homme d’affaires, Rufus Oulagbo.
Sa plus grande crainte : que des étrangers accèdent à des biens fonciers.
Le jeune lobby, « Action citoyenne contre la citoyenneté non-noire et la propriété foncière » partage les mêmes opinions.
« Chaque nation a une base sur laquelle elle a été construite – si vous détruisez cette base, la nation s’effondrera « , a déclaré le leader du groupe, Fubbi Henries, déterminé à lutter contre les projets du président.
Redresser l’économie
Pourtant, la priorité du chef de l’exécutif est avant tout l’économie :
« À présent, l’accent est mis sur la manière de remettre nos entreprises sur la bonne voie, sur nos secteurs agricole et éducatif, et non sur la citoyenneté ou la propriété foncière des étrangers », a déclaré George Weah.
Malgré sa richesse en ressources naturelles, le Liberia est classé 225 sur 228 pays en terme de revenu moyen par personne, soit seulement 900 dollars par an pour l’année 2017. En comparaison, le revenu moyen est de 59 500 $ aux États-Unis.
Il est également important de savoir qu’un tiers du PIB du Liberia provient de sa diaspora et beaucoup de familles sont entièrement dépendantes des envois de fonds, en particulier des États-Unis.
Le constat du président du Liberia est donc sans appel, les caisses de l’État sont vides et il faut y remédier.
Les inquiétudes de Fubbi Henries, le leader d’ »Action citoyenne contre la citoyenneté non-noire et la propriété foncière » ne se sont pas pour autant dissipées.
« Changer la loi maintenant serait comme mettre un garçon de deux ans – les Libériens – et un homme de 45 ans – les étrangers – dans un ring et voir s’ils pourraient disputer un combat équitable « explique-t-il.
« Les entreprises libériennes ne font pas le poids » conclut-il.
Cohabitation
La peur de l’autre, de l’étranger, n’est pas une nouveauté. La communauté libanaise y est malheureusement habituée.
« Certaines personnes peuvent voir cela comme une menace – le fait que les étrangers viennent prendre la relève- mais ce n’est pas le cas », a constaté Tony Hage
Dans les années 1970, la communauté libanaise était constituée de 17 000 personnes au Liberia. Aujourd’hui, après une longue guerre civile, ils ne sont plus que 3 000. À peine une goutte d’eau pour une population totale de quatre millions d’habitants.
Les meilleurs hôtels et entreprises du pays appartiennent aux Libanais.
Mais selon M. Hage, cela ne devrait pas être une source d’inquiétude pour les Libériens. Il tente de se montrer rassurant.
« Le peuple libérien est bon et nous avons vécu ensemble pendant toutes ces années, il y a eu des mariages entre nous » rappelle-t-il.
La proposition de Georges Weah est une opportunité à saisir et ouvrirait la voie, selon lui, à davantage de coopération.
« J’ai toujours espéré qu’un jour la clause serait modifiée » confirme-t-il.
Mais au-delà de la conquête de la citoyenneté, l’avenir du pays est tout aussi important pour Tony Hage :
« Je suis heureux car le président Weah se tourne vers l’avenir de ce pays ».
Tony Hage vit au Liberia depuis plus de 50 ans.
Ce pays, c’est toute sa vie.
C’est ici qu’il est allé à l’université, qu’il a rencontré sa femme et construit une entreprise prospère.
Quand tant d’autres ont fui les années de troubles, lui est resté.
Mais au Liberia, M. Hage, n’est pas considéré comme un citoyen à part entière, voire pas du tout.
La raison : la couleur de sa peau et ses origines libanaises.
Ils nous asserviront
Le Liberia, à l’ouest de l’Afrique, a été un refuge pour les esclaves affranchis revenant sur le continent et échappant à la misère aux États-Unis.
Lors de la rédaction de la constitution, une clause, limitant la citoyenneté aux seuls descendants d’Africains, a été introduite.
Des centaines d’années plus tard, le nouveau président du Liberia, l’ancien footballeur George Weah, a qualifié la règle d’ « inutile, raciste et inappropriée ».
M. Weah a ajouté que discriminer les races « contredit la définition même du Liberia », qui vient du mot latin « liber », qui signifie « libre ».
Sa déclaration n’est pas passée inaperçue dans le pays.
« Les Blancs vont asservir les Libériens noirs », s’est offusqué l’homme d’affaires, Rufus Oulagbo.
Sa plus grande crainte : que des étrangers accèdent à des biens fonciers.
Le jeune lobby, « Action citoyenne contre la citoyenneté non-noire et la propriété foncière » partage les mêmes opinions.
« Chaque nation a une base sur laquelle elle a été construite – si vous détruisez cette base, la nation s’effondrera « , a déclaré le leader du groupe, Fubbi Henries, déterminé à lutter contre les projets du président.
Redresser l’économie
Pourtant, la priorité du chef de l’exécutif est avant tout l’économie :
« À présent, l’accent est mis sur la manière de remettre nos entreprises sur la bonne voie, sur nos secteurs agricole et éducatif, et non sur la citoyenneté ou la propriété foncière des étrangers », a déclaré George Weah.
Malgré sa richesse en ressources naturelles, le Liberia est classé 225 sur 228 pays en terme de revenu moyen par personne, soit seulement 900 dollars par an pour l’année 2017. En comparaison, le revenu moyen est de 59 500 $ aux États-Unis.
Il est également important de savoir qu’un tiers du PIB du Liberia provient de sa diaspora et beaucoup de familles sont entièrement dépendantes des envois de fonds, en particulier des États-Unis.
Le constat du président du Liberia est donc sans appel, les caisses de l’État sont vides et il faut y remédier.
Les inquiétudes de Fubbi Henries, le leader d’ »Action citoyenne contre la citoyenneté non-noire et la propriété foncière » ne se sont pas pour autant dissipées.
« Changer la loi maintenant serait comme mettre un garçon de deux ans – les Libériens – et un homme de 45 ans – les étrangers – dans un ring et voir s’ils pourraient disputer un combat équitable « explique-t-il.
« Les entreprises libériennes ne font pas le poids » conclut-il.
Cohabitation
La peur de l’autre, de l’étranger, n’est pas une nouveauté. La communauté libanaise y est malheureusement habituée.
« Certaines personnes peuvent voir cela comme une menace – le fait que les étrangers viennent prendre la relève- mais ce n’est pas le cas », a constaté Tony Hage
Dans les années 1970, la communauté libanaise était constituée de 17 000 personnes au Liberia. Aujourd’hui, après une longue guerre civile, ils ne sont plus que 3 000. À peine une goutte d’eau pour une population totale de quatre millions d’habitants.
Les meilleurs hôtels et entreprises du pays appartiennent aux Libanais.
Mais selon M. Hage, cela ne devrait pas être une source d’inquiétude pour les Libériens. Il tente de se montrer rassurant.
« Le peuple libérien est bon et nous avons vécu ensemble pendant toutes ces années, il y a eu des mariages entre nous » rappelle-t-il.
La proposition de Georges Weah est une opportunité à saisir et ouvrirait la voie, selon lui, à davantage de coopération.
« J’ai toujours espéré qu’un jour la clause serait modifiée » confirme-t-il.
Mais au-delà de la conquête de la citoyenneté, l’avenir du pays est tout aussi important pour Tony Hage :
« Je suis heureux car le président Weah se tourne vers l’avenir de ce pays ».