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Libye: à peine annoncée, la trêve entre milices à Tripoli déjà violée

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En Libye, l’accord de cessez-le-feu à Tripoli annoncé ce 4 août par les Nations unies était trop fragile pour durer. A peine annoncée, cette trêve a été violée par les milices qui s’affrontent depuis dix jours dans des combats ayant causé la mort d’une cinquantaine de civils et fat plus de 150 blessés. Cet accord remet à l’ordre du jour les arrangements sécuritaires prévus dans l’accord politique interlibyen signé au Maroc fin 2015. Ces arrangements n’ont jamais été appliqués par le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli mais l’ONU admet que l’accord trouvé à l’issue de la réunion d’hier reste un cadre général pour aborder les problèmes.

Malgré les affrontements limités qui ont eu lieu quelques minutes seulement après la signature d’un cessez-le-feu ce 4 août, la 7e brigade, chargée de la sécurité au sud de la capitale libyenne, a annoncé qu’elle continuerait à respecter cet accord. Pourtant, moins d’une heure après sa signature, ses positions ont été visées par des milices rivales de Tripoli.

Issue de la ville de Tarhouna, au sud de la capitale, la 7e brigade précise toutefois qu’elle a simplement répliqué aux tirs et qu’elle a été la première à se rallier à un cessez-le-feu durable. Mais à une condition : le retrait des groupes armés de Tripoli.

« Nous voudrons nettoyer la capitale de toutes les forces obscures qui sèment le chaos et nous n’allons pas nous retirer tant que ce ne sera pas fait », indique une source au sein de cette 7e brigade, qui ajoute que « le gouvernement nous a proposés des millions pour que l’on se retire mais l’argent ne nous intéresse pas. C’est pour débarrasser le peuple libyen de toutes ces bandes qui volent le bien de l’Etat que nous sommes là ».

Qu’est-ce que la 7e brigade ?

Le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, dirigé par Fayez al-Sarraj, s’est engagé en 2015 à sortir les milices de la capitale mais le pouvoir et la mainmise de ces milices sur les institutions et l’argent de l’Etat et même sur les décisions politiques n’a fait qu’empirer depuis.

Historiquement, la ville de Tarhouna, d’où est originaire la 7e brigade, est connue depuis l’époque du roi Idriss Sennoussi (1951-1969) pour avoir fourni à l’armée libyenne le plus grand nombre d’officiers et de militaires.

La 7e brigade compte des centaines de militaires de l’ancienne armée libyenne, qui appartenait surtout aux deux bataillons les mieux entraînés de l’armée de Mouammar Kadhafi, mort en 2011. Cette milice se réclame donc de l’armée libyenne et jusqu’à la fin du mois d’août, ses membres touchaient même leurs salaires du GNA.

Annick KABORE

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