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Selon ses nombreux soutiens, le fils de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, se présentera à la prochaine élection présidentielle. Encore faut-il qu’il réapparaisse…
Personne ne sait où il est, mais tout le monde en parle. Depuis l’annonce de sa libération, en juin 2017, des geôles de Zintan, Seif el-¬Islam Kadhafi est l’Arlésienne libyenne. Le 19 mars, Aymen Bouras, porte-parole du Front populaire libyen, un parti nostalgique de la Jamahiriya, a annoncé, lors d’une conférence de presse à Tunis,l’officialisation de la candidature du fils de Mouammar Kadhafi à l’élection présidentielle à venir.
Dès le lendemain, Ajmi al-Atri, chef de la brigade zintanie Aboubakr al-Siddiq qui a libéré Seif, affirmait sur les réseaux sociaux que l’événement s’était déroulé sans l’aval du principal concerné. Mais, dans le même message, le chef militaire n’excluait pas une telle hypothèse : « Seif el-Islam répondra aux désirs des patriotes et des libéraux s’ils le réclament [comme candidat]. »
Où se cache-t il ?
La dernière preuve de vie irréfutable de Seif remonte à juin 2014, lors du procès des principaux dirigeants de l’ancien régime à Tripoli. Il avait alors été auditionné par visioconférence depuis Zintan, où il était détenu. En juin dernier, lors de la nuit du destin – entre le 26e et 27e jour de ramadan, marquant la révélation du Coran –, ses plus fervents partisans s’attendaient à ce qu’il apparaisse à la télévision comme le sauveur de la nation. En vain.
Seif pourrait être vu comme le représentant des intérêts de nombreuses tribus et villes, comme Bani Walid et Syrte », analyse un chercheur
Alors où se cache-t il ? « Il est au pays et se tient prêt », répond Wissam, un kadhafiste du deuxième cercle installé en Tunisie. Lequel concède que son champion ne peut se déplacer librement pour des raisons de sécurité. Dans ce cas, Seif pourrait se trouver à Zintan ou dans la région, hypothèse renforcée par la déclaration d’Ajmi al-Atri. Il s’appuierait sur un large réseau de soutiens tribaux et géographiques couvrant une large portion du territoire.
« De nombreuses tribus, comme les Warfalla, les Gaddadfa et les Ferjani, ainsi que des villes, comme Bani Walid et Syrte, bénéficiaient des largesses du régime de Kadhafi. Seif pourrait être vu comme le représentant de leurs intérêts », analyse Tarek Megerisi, chercheur au Conseil européen des relations internationales (ECFR). Des contacts que le Libyen de 46 ans a vraisemblablement maintenus car, avant même la fin officielle de sa captivité, il avait accès au téléphone, à internet et vivait confortablement à Zintan.
En cas d’élection, Seif pourra aussi compter sur les voix de nombreux déçus. Selon le Centre maghrébin d’études sur la Libye, 10,2 % des Libyens pensent que Seif est la solution la plus crédible, au coude à-coude avec l’option « pouvoir militaire » (12,5 %), autrement dit le maréchal Khalifa Haftar. Le sondage a été mené dans cinq villes de la Tripolitaine, dont aucune n’est un bastion kadhafiste.
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