Littérature : les multiples facettes du cola au cœur du nouveau livre de Pr Vincent Ouattara

La noix de cola parle, rit, pleure, prédit et guérit ; nous enseigne l’œuvre « Ethnologie et littérature, symbolisme du cola dans la littérature » de Pr Vincent Ouattara. Elle traite des multiples facettes de la noix de cola ; et apporte un éclairage sur ses couleurs, ses formes et son rôle dans les civilités en Afrique noire. Pour en savoir plus sur cet essai paru en mi-avril 2021, nous sommes allés à la rencontre de son auteur, le lundi 3 Mai 2021.

Et de huit (8) dans la bibliographie de Pr Vincent Ouattara. Professeur titulaire en culturologie, cultures et littérature africaine, et par ailleurs enseignant-chercheur à l’université Norbert Zongo, l’homme de lettres après (7) années de recherches sur le fruit du colatier, a publié en mi-Avril de l’année 2021, un nouvel essai littéraire. Il s’agit de « Ethnologie et littérature, symbolisme du cola dans la littérature », paru chez Sankofa et Gurli Editions. Forte de 129 pages, cette œuvre traite du sens donné à la noix de cola dans les usages quotidiens des peuples africains ; au-delà, elle fait le lien entre la noix et son fonctionnement dans le texte littéraire.  « Je suis arrivé au constat que l’objet parle dans les sociétés africaines et si tel est le cas, sa réappropriation par la littérature fait qu’il devient un objet narratif », explique Pr Ouattara. Poursuit-il qu’en Afrique quand vous voyez la pierre, elle n’est pas seulement que pierre ; les cauris non plus ne sont pas ce que nous voyons, les cauris parlent.  « Donc la noix de cola parle, rit, pleure, prédit et guérit ; si bien qu’en l’insérant dans les textes littéraires, les romanciers savent qu’ils veulent créer une forme d’esthétique nouvelle », a fait remarquer l’auteur.

Vous trouverez le cola crapaud, le cola sexe, le cola femme, le cola peul, le cola puits,…

Le symbolisme de la noix de cola est très fort dans nos sociétés africaines, à en croire l’essayiste. Il fait remarquer qu’il y a toute une typologie de cette noix, qui tient compte de la chromatique (couleur), la morphologie (forme) et la stratigraphie (nombre de parties le composant). « Vous découvrirez dans cette œuvre le cola qui pleure, le cola qui rit, le cola crapaud, le cola sexe, le cola piquet, le cola femme, le cola homme, le cola peul, le cola puits, entre autres », confie Pr Vincent Ouattara. Il fait constater que le cola est à la fois éthique et esthétique ; et enseigne les valeurs d’amitié, d’hospitalité, de fraternité, de solidarité. « Son utilisation a un but précis dans nos sociétés. En fonction de ce que l’être humain veut, le cola peut intervenir pour donner une réponse », étaye-t-il. Il ajoute plus loin que le côté sémiotique de cette noix s’articule avec un système textuel, créant donc une nouvelle façon de comprendre du point de vue du beau, de l’esthétique. Un élément qui justifie la réelle motivation de Pr Vincent Ouattara, à se l’approprier comme objet de réflexion depuis ses huit (8) précédentes années de recherches.

La noix comme source d’inspiration des écrivains

 « Ethnologie et littérature, symbolisme du cola dans la littérature », cette œuvre écrite dans un style accessible a été préfacée par le Professeur des Universités, Adama Coulibaly, spécialiste de littérature africaine et de transferts culturels et littéraires. Sa lecture laisse percevoir l’utilisation par l’auteur d’une démarche argumentative en deux temps. Le premier intitulé « une ethnologie du cola », rappelle la présence du cola dans les pratiques sociales, anthropologiques et ethnologique de l’Afrique Occidentale. Le second temps argumentatif, « une ethnologie du cola dans la littérature », revient sur la réappropriation et la réinjection des données ethnologiques dans la lecture des textes. En attendant sa dédicace, les lecteurs peuvent déjà se le procurer au prix de 6000 F CFA ; à Ouagadougou à la librairie Jeunesse d’Afrique et à Koudougou, à l’université Norbert Zongo, auprès de l’auteur himself (70 14 17 52).

Abdoul Aziz KABORE (Correspondant)