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Avec son premier roman, « Né un mardi », l’écrivain nigérian Elnathan John fait une entrée fulgurante en littérature. Une œuvre initiatique fiévreuse, dense et bouleversante.
La première phrase donne le ton. « Les garçons qui dorment sous les branches du kuka à Bayan Layi aiment bien se vanter à propos des gens qu’ils ont tués », écrit Elnathan John (36 ans) au tout début deNé un mardi. Affirmer qu’il s’agit d’un roman « coup de poing » serait bien en deçà de la réalité : le romancier nigérian nous plonge dans un monde de bruit et de fureur, où le sang coule à flots, où la corruption règne en maîtresse, où la violence s’exprime à chaque coin de rue.
Né un mardi est l’histoire d’un jeune garçon, Dantala, prénom signifiant justement « né un mardi ». « Le personnage de Dantala m’a été inspiré par Basiru, un almajiri de ma connaissance – un jeune savant musulman itinérant de Sokoto envoyé à Zaria pour étudier le Coran, explique Elnathan John. J’ai gardé contact avec lui pendant quelques années, alors que j’étais en droit. Il étudiait dans une école coranique et, comme des centaines d’autres, il effectuait des tâches ménagères pour les étudiants, lavait leurs assiettes, leurs habits, faisait leurs courses.»
« Si Dantala est le produit de mon imagination, celle-ci a été nourrie par les milliers de jeunes hommes qui sont dans sa situation » raconte l’auteur
« Une âme douce, dotée du plus pur et du plus sincère sourire que j’aie jamais vu. Nous avions de longues conversations sur sa vie, ce qui m’a permis de comprendre à quel point j’étais ignorant du système des almajirai et du tutorat islamique, utilisé par les professeurs et les parents pour se débarrasser des jeunes garçons ou les exploiter dans des conditions de vie inhumaines. Si Dantala est le produit de mon imagination, celle-ci a été nourrie par les milliers de jeunes hommes qui sont dans sa situation. »
Cette empathie pour les almajirai, c’est ce qui fait la force de Né un mardi. La langue employée par le personnage y sonne juste, à la fois naïve, sensible et lucide. Le lecteur entre dans sa peau pour n’en plus sortir, vivant par les yeux de Dantala tant la grâce de l’amour que l’horreur de la torture.
La trajectoire du personnage, gamin des rues payé par de sinistres hommes de main pour faire le coup de feu devenant l’homme de confiance d’un imam modéré, orphelin découvrant la sexualité et l’amour sous le regard d’Allah, est une histoire de violences physiques et psychologiques.
« Il est facile de décrire une décapitation, soutient John. Il est moins facile de transmettre dans la nuance et la complexité comment l’amitié et l’amour peuvent exister là où des hommes se font décapiter. » Malgré toute la noirceur d’un récit sans concession, le double finaliste du prix Caine place encore son optimisme dans l’humanité.
« Dire que l’histoire de Dantala est une histoire de violence serait réducteur, poursuit John. C’est une histoire d’amitié et de passage à l’âge adulte, de foi et de deuil, de recherche de figures paternelles… »
Pour savoir ce que l’auteur pense de la vie politique au Nigeria, il faudra se contenter de ce roman fiévreux et dense : Elnathan John a décidé de n’aborder cette question qu’à travers « la fiction et la satire ». Comme si le goût de sang de la réalité était parfois trop dur à avaler.
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