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Il y a un an, elle avait indiqué avoir « des motifs raisonnables de croire que plusieurs de ces violations, commises en majorité par des membres du service national de renseignement, de la police et de l’armée ainsi que des Imbonerakure (ligue des jeunes du parti au pouvoir, qualifiée par les Nations unies de milice, ndlr), constituent des crimes contre l’humanité ».
La commission assure dans son rapport publié mercredi que ces violations, « dont certaines sont constitutives de crimes contre l’humanité », se sont poursuivies en 2017 et 2018, citant des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des détentions arbitraires, des tortures et autres traitements cruels, et des violences sexuelles.
Corps disparus
« Certaines pratiques, comme celles consistant à faire disparaître les corps ou à opérer de nuit, tendent à les rendre moins visibles, mais elles n’en sont pas moins réelles », a expliqué le président de la commission, Doudou Diène, dans un communiqué.
« Ils cachent les corps. Plus de gens disparaissent qu’avant (…) et il y a tout lieu de croire que, dans un grand nombre de cas, ils finissent par mourir », a déclaré en conférence de presse une autre enquêtrice onusienne, Françoise Hampson.
La commission affirme notamment avoir « des motifs raisonnables de croire » que Léopold Habarugira, un homme d’affaires et cadre de l’opposition, appréhendé le 12 septembre 2017 par des individus dont au moins un en tenue policière, a été victime de disparition forcée.
Le rapport dénonce aussi le renforcement du rôle joué par les Imbonerakure et s’inquiète du rétrécissement de l’espace démocratique au Burundi, ainsi que de l’appauvrissement croissant de la population.
Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Sa réélection en juillet de la même année a déclenché une crise qui a fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes. Ces violences ont poussé la Cour pénale internationale (CPI) a ouvrir une enquête.
Le président burundais a toutefois surpris les observateurs en assurant qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution le lui permet.
Pour M. Diène, « le référendum constitutionnel organisé en mai 2018 et la campagne pour les élections à venir en 2020 ont en particulier donné lieu à des persécutions, menaces et intimidations à l’encontre des personnes soupçonnées de s’opposer au gouvernement ou de ne pas partager la ligne du parti au pouvoir, que cela soit avéré ou non ».
La commission qui dénonce l’impunité au Burundi a élaboré une liste confidentielle d’auteurs présumés de crimes contre l’humanité, qui pourra être partagée par l’ONU avec tout organe ou juridiction compétente qui « mènera des enquêtes indépendantes et crédibles ».
« Au lieu de faire respecter les lois, (…) les institutions judiciaires servent à couvrir les crimes et violations des droits de l’homme commis par la police, le SNR et les Imbonerakure, en leur offrant l’impunité », a estimé M. Diène.
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