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Lutte contre la consommation de la drogue :  la bataille quotidienne d’OSKIMO

Depuis plus d’une dizaine d’années, l’artiste reggae man   Yousouf Sawadogo, alias OSKIMO, a fait de la lutte contre la consommation de la drogue son cheval de bataille. Un combat qui passe par la sensibilisation de la jeunesse sur les inconvénients de cette substance nuisible à la santé. Dans le cadre son émission « Le Pic de la Culture », FasoPiC TV, a reçu ce jeune engagé, sur son plateau. Avec lui, nous sommes revenus sur ses motivations, qui ont abouti à la création de sa caravane de sensibilisation OSKIMO TOUR. Par ailleurs, nous avons abordé les préparatifs pour l’organisation dont le lancement de la 14ème édition se fera le 2 avril 2021 à Dédougou dans le Boucle du Mouhoun

FasoPiC : quel est l’actualité musicale de OSKIMO?

OSKIMO : il faut dire qu’en 2019, déjà je sortais mon 5ème album de 11 titres enregistré à Ouagadougou et baptisé «Tongomael ». Nous étions en pleine promotion de cet album, lorsque la pandémie du corona virus est venue tout bouleverser.

FasoPiC:  votre genre musical est le reggae, pourquoi ce choix?

OSKIMO : j’ai opté pour le reggae, parce qu’il véhicule des messages. J’aime dire que c’est une musique sérieuse. En effet, il y a des musiques qui n’ont aucune valeur, mais avec le reggae, c’est toujours un message qui passe. Moi particulièrement depuis ces dix dernières années, mes chansons ont toujours été accompagnées par des messages bien précis. Ce qui fait qu’aujourd’hui, mes albums sont orientés vers la sensibilisation de la jeunesse sur la drogue.  Pour moi le reggae est pour des gens normaux. Ils doivent le chanter ou l’écouter par ce que le message véhiculé n’est pas destiné à un seul individu. C’est un éveil de conscience pour toute la société.

FasoPiC : Excepté la drogue, quel autre thème abordez-vous dans vos chansons ?

OSKIMO :  Il faut dire que j’aborde plusieurs thèmes, tels que l’avortement, le SIDA, l’allaitement, la sécurité. Quand vous êtes dans un pays, vous devez l’aimer car, il détermine votre vie.  C’est pourquoi aujourd’hui je suis obligé d’aborder la question sécuritaire dans mes chansons entant qu’artiste conscient.

FasoPiC : quand on parle de OSKIMO, on voit immédiatement OSKIMO TOUR, comment est née l’idée de cet évènement ?

OSKIMO:   l’évènement est né depuis 1994, quand j’étais encore à Abidjan, parce que j’ai grandi dans cette ville où j’ai connu la drogue avec des amis. Donc, j’avais vraiment en cœur ce projet de sensibilisation à travers la musique. En effet, à cette époque, je voyais déjà comment la drogue faisait des ravages au sein de la jeunesse (les accidents, la folie, les viols, les braquage, l’emprisonnement, les assassinats,).  Lorsqu’on est drogué, on est vraiment exposé à tous les risques. C’est pourquoi, j’ai décidé de mener la sensibilisation, parce que je ne voyais personne faire ce genre de combat.

Je descends au Burkina Faso, pour la première fois en 2002, et j’ai remarqué la même tendance de consommation de la drogue par les jeunes. A partir de là je me suis dit que l’heure est venue pour moi de faire une caravane de sensibilisation. C’est ainsi que la 1ère édition OSKIMO TOUR s’est tenue en 2007 à Ouagadougou, pour dire aux jeunes d’éviter la drogue, l’alcool, les comprimés nuisibles à la santé et la cigarette. C’est comme ça qu’est né « OSKIMO TOUR, Jeune propre sans drogue ».

FasoPiC :  plus d’une décennie d’activités, quel bilan faites-vous ?

OSKIMO :  le bilan est satisfaisant parce qu’aujourd’hui, quand je regarde le taux de consommation de la drogue, je me dis si OSKIMO TOUR, n’existait pas, il fallait le créer.  Cependant, la caravane est créée, mais les moyens manquent pour qu’elle fonctionne mieux.  L’Etat attend toujours le pire avant de réagir. Actuellement, il y a des toxicomanes partout à travers le pays, mais l’Etat n’a même pas un centre public dont la capacité d’accueil atteint 200 places, le peu qu’on a c’est pour le privé.

FasoPiC: avez-vous déjà rencontré des problèmes au cours de votre combat avec les vendeurs de la drogue par exemple?

OSKIMO:  non, je n’ai  jamais eu de difficultés avec les vendeurs de la drogue, parce que le travail de la répression est réservé à la police et à la douane. Tout ce que moi je fais c’est la sensibilisation à l’endroit de la jeunesse.

FasoPiC: en 2021, c’est la 14ème édition, parlez-nous de l’organisation

OSKIMO: les préparatifs se déroulent bien. Cependant, comme d’habitude, il n’y a jamais eu de financements acquis.  On continue de frapper à toutes les portes des ministères et autres, mais ce n’est toujours pas facile. Il y a des gens à qui quand tu leur parle de la drogue, parce que leurs enfants ne consomment pas, donc ce n’est pas leurs problèmes, ils oublient qu’en contribuant c’est le Burkina Faso, qu’ils aident. Pour cette édition, nous disons merci à Clément Sawadogo, qui nous a toujours accompagnés. Nous disons aussi merci à Alpha Barry, ministre des affaires étrangères, au ministère de la santé, au ministère de la jeunesse, au ministère de la culture, et à l’ONASER.

FasoPiC: quel message avez-vous à l’endroit de la population?

OSKIMO:  Comme message , je demande à la jeunesse de ne jamais  se donner à la drogue.  Mon message va également à l’endroit du ministère de l’Education nationale, et de celui de l’Enseignement supérieur.  Je demande vraiment à ces deux ministères d’agir le plutôt possible en nous accompagnant dans nos actions, parce la plupart des toxicomanes sont des élèves et des étudiants. Je vois des élèves de 4ème, de 3éme en prison, d’autres sont même devenus des malades mentaux.  Ce qui veut dire que ce sont les futures autorités du pays qui mettent leur avenir en danger.

Retranscrit par MICHEL CABORE

nicolas bazie

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