Lutte contre le chômage : Le président de l’Association AMERB demande la valorisation du métier de mécanicien d’engins à deux roues

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Certifié en mécanique auto option techniques endogènes depuis 1974 après sa formation à la société DAF d’Abidjan, Mr Traoré Fousseyni (F T) et son association jouent leur partition dans la lutte contre le chômage à la tête de l’Association des Mécaniciens des Engins à deux Roues de Bobo-Dioulasso(AMERB). Il a contribué à la formation de plus d’un millier de jeunes qui ont créé à leur tour, leur propre entreprise. Mais la structure qu’il dirige depuis sa création, est confrontée à des difficultés depuis le départ des partenaires internationaux.

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Traoré Fousseyni, président de l’Association des Mécaniciens des Engins à deux Roues de Bobo-Dioulasso(AMERB)

FasoPiC : Quels sont les objectifs que vous recherchez en créant l’Association des Mécaniciens des Engins à deux Roues de Bobo-Dioulasso(AMERB) ?

F T : Oh ! L’objectif recherché c’est la lutte contre le chômage des jeunes sans distinction et cela par la création d’emploi privé. Dans notre compréhension de la lutte contre le chômage, il faudrait une implication à chaque niveau de la population. Ainsi donc avec la création de l’association, nous dispensons des cours de formation professionnelle. Et grâce à cette association nous absorbons une grande partie de personnes que nous formons aux techniques des métiers des engins à deux roues.

FasoPiC : Avez-vous une estimation de l’effectif des jeunes que vous avez formé et qui ont pu créer aujourd’hui leur propre entreprise ?

F T : Lorsque nous créions l’association, nous avions décidé de former un nombre déterminé de personnes chaque année. Mais lorsqu’on fait le constat nous sommes à plus d’une centaine de personnes par an qui sont d’ailleurs soumis à la rigueur des étapes de la formation du début jusqu’à la fin.

FasoPiC : Comment les autorités gouvernementales sont-elles impliquées dans vos activités ?

F T : C’est le gros problème chez nous ici au Burkina contrairement à certains pays où le gouvernement accompagnent de façon significative les initiatives privées d’emploi. C’est vous dire cher journaliste que l’implication de nos autorités est quasi insignifiante. A part nos propres cotisations, la subvention  de la GTZ et de Sud-Contact -ces ONG sont tous rentrés aujourd’hui-, nous n’avons pas reçu d’aide de la part de nos autorités.

FasoPiC : Est-ce que vous avez engagé des démarches pour approcher les autorités et attirer leur attention sur vos activités de lutte contre le chômage ?

F T : Depuis que nous avons créé l’association en 1993, de nombreuses démarches ont été engagées auprès de tous les gouvernants mais sans suite favorable,. Néanmoins nous travaillons avec l’Agence National de la Promotion de l’Emploi( ANPE) qui est impliqué en mettant à notre disposition des salles de formation .

FasoPiC : Quels sont les autres avantages de votre association en terme de création d’emploi ?

F T : Chaque année, nous présentons plus de trente (30) pensionnaires au Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) qui est le diplôme le plus élevé dans notre structure. Il y a également des attestations individuelles que nous délivrons aux formateurs et aux apprenants, car ici  à AMERB nous avons des formateurs cyclo des petits et gros engins à deux roues. Et si vous voyez que nous avons mis une telle rigueur, c’est parce que la formation est l’élément moteur pour faire prospérer une entreprise. Nous travaillons également avec les vendeurs de pièces détachées.

FasoPiC : Vous avez une grande particularité dans votre démarche d’absorption des jeunes, dans ce cas quelle est durée de formation pour vos pensionnaires ?

F T :Ici à AMERB, pour être bien formé, il faut au maximum dix(10) années d’apprentissage car nous ne voulons pas qu’un mécanicien qui sort de l’AMERB aille créer et fermer après ;ce n’est pas notre objectif. En plus réparer un engin à deux roues qu’il soit petit ou gros c’est purement de la technique. Il faudrait donc avoir des connaissances pratiques en électricité, sur le bloc moteur et tout ce qui est impliqué dans le bon fonctionnement d’un engin à deux roues. Ainsi donc celui qui a pu franchir toutes ces étapes peut être capable de créer sa propre entreprise et à son niveau jouer sa partition dans la lutte contre le chômage.

FasoPiC : Cela fait pratiquement presque trente(30 ans) que vous existez, quelles sont les obstacles auxquels vous êtes confrontés ?

F T : Vous mettez le doigt dans la plaie. D’abord sur le plan individuel, c’est au niveau des cotisations. Mais la grosse difficulté à laquelle nous sommes confrontée, c’est l’inaction des autorités à nous financer malgré nos démarches d’approche. Même si aujourd’hui nous avons pu acquérir un terrain d’environ mille (1000) mètres carrés situé au secteur 24, avec notre détermination, les travaux à ce niveau sont bloqués par manque de fonds qui puissent nous permettre d’avancer rapidement. Également au niveau du suivi de nos produits fini, c’est souvent compliqué maintenant depuis le départ de nos partenaires internationaux.

FasoPiC : Quel est le mot de fin de Mr Traoré président de l’AMERB ?

F T : Les moyens de déplacement les plus utilisés ici au Burkina sont les engins à deux roues, il faudrait donc que le gouvernement nous aide à valoriser le métier de mécanicien d’engins à deux roues en nous appuyant à tous les niveaux. Dans la même veine il faudrait que nos autorités encouragent davantage avec de gros moyens financiers et matériels, la création d’emploi sur initiative privée car nous aussi sommes tous des acteurs de la lutte contre le chômage.

K.Y.M (Correspondant)

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