Le ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire a initié une journée d’échanges qui a réuni 130 jeunes issus des treize régions ce vendredi 11 juin 2021 à Ouagadougou. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la 21ème journée nationale de lutte contre la pratique de l’Excision.
« Investir dans la jeunesse pour mettre fin à la pratique de l’excision au Burkina Faso », c’est autour de ce thème que le Burkina Faso a commémoré la 21ème journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision. Selon Roukiatou Sédégo, représentante des jeunes, ces trente dernières années ont vu des avancées significatives en matière d’élimination des mutilations génitales féminines grâce au travail abattu sur le terrain. Cependant, dit-elle, des actions restent encore à mener pour atteindre l’objectif zéro cas d’ici à 2030. A cet effet, Sédégo Roukiatou a indiqué que la mission des jeunes portes flambeaux dans la lutte contre les MGF est d’user de tous les moyens pour mettre fin à cette pratique qui traverse le temps.
Pour le représentant des partenaires techniques et financiers, Auguste Poyon, les mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont considérées comme étant une violation grave des droits des enfants, de la jeune fille et des femmes, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie. A en croire Auguste Poyon, au Burkina Faso, l’excision est la forme des MGF la plus pratiquée. « Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) IV de 2010 et l’Enquête Multisectorielle Continue (EMC) de 2015, la prévalence de l’excision est passée de 75,8% à 67,6% pour les femmes de 15 à 49 ans et de 13,3% à 11,3% pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans », a -t-il souligné.
Abordant la question de la pandémie de la covid-19, M. Poyon a laissé entendre qu’elle pourrait avoir des répercussions qui vont entraîner un retard dans la mise en œuvre des programmes de promotion de l’élimination de ce phénomène des MGF. Une situation qui selon lui pourra occasionner des millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines qui auraient pu être évités d’ici à 2030. Et pour relever ces défis, les partenaires techniques et financiers par la voix de leur représentant disent rester disponibles à accompagner le Gouvernement et la Société civile dans leurs efforts communs pour l’élimination des MGF et les autres pratiques préjudiciables au bien-être des filles et des femmes au Burkina Faso.
« Le panel organisé à votre endroit, vous, venus de toutes les treize (13) régions du Burkina Faso permettra, je n’en doute point, de trouver les meilleurs moyens de vous impliquer résolument dans la lutte accélérée contre les MGF, et surtout, aidera à mieux connaitre votre place dans cette lutte », a affirmé Clémentine Dabiré, représentante de Sika Kaboré, présidente d’honneur de la CNLPE. Elle a à cet effet, lancer un appel à la jeunesse du Burkina Faso à rester mobilisée et déterminée dans la lutte contre les MGF en vue de gagner le pari de l’élimination des MGF d’ici à 2030.
Wendemi Annick KABORE