La ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire Laurence Marshall/Ilboudo a procédé au lancement officiel du numéro vert 80 00 12 87 pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre. Cette cérémonie de lancement s’est faite sous le patronage du premier ministre, Christophe Dabiré ce mardi 2 mars 2021 à Ouagadougou.
Le 80 00 12 87 c’est le numéro vert lancé par le département en charge de la femme pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre. Ce lancement s’inscrit dans la liste des activités entrant dans le cadre de la commémoration de la 164e journée internationale de la femme. Au Burkina Faso comme partout ailleurs dans le monde, des femmes et des filles sont victimes d’actes de violence. Viol, violence conjugale, mutilations génitales féminines, mariages d’enfants ou forcés constituent le quotidien de nombreuses d’entre elles.
Pour le département de Marie Laurence Marshall/Ilboudo « ces violences causent pour une femme sur trois qui en est victime des souffrances tant physiques, sexuelles que psychologiques et ce, du simple fait des différences établies par la société entre les sexes » explique Wendmanegré Tougouri directrice de la promotion du genre. Du rapport 2017 de suivi du ministère, Mme Tougouri révèle que 44% des femmes mariées ont été victime de violences avant l’âge de 18 ans. Alors ce numéro vert tombe à point nommé comme l’a signifié le patron de la cérémonie Christophe Dabiré. Il a laissé entendre que le lancement du numéro est un appel à l’ensemble de la population car il faut briser le silence. Et pour briser ce silence dont il parle, il est de bon ton que les autorités politiques administratives et judiciaires sachent ce qui se passe derrière les murs des familles pour pouvoir mettre en application les dispositions des lois adoptées pour la protection du genre. Aussi, renchérit la ministre Laurence Marshall Ilboudo, la mise en place du numéro vert répond au besoin de renforcer les efforts consentis par le gouvernement et l’ensemble des acteurs impliqués afin de réduire le phénomène. A l’entendre ce numéro vert va faciliter la dénonciation des cas et permettre une prise en charge holistique des victimes. Les appels entrants sur le numéro sont anonymes et gratuits pour les trois réseaux de téléphonie existants sur le marché. Il est opérationnel et est basé dans un centre où travail une équipe pluridisciplinaire composée de juristes, de psychologues, d’élément de police judiciaire et de travailleurs sociaux. « Cette équipe assurera la continuité des services 24 heures sur 24 afin qu’aucune personne en détresse pour raison de VBG ne soit laissée sans assistance » a rassuré la ministre en charge de la femme.
La situation sécuritaire et la Covid-19, deux facteurs exacerbants du phénomène
La femme, l’autre moitié du ciel est un potentiel facteur de développement tant social qu’économique. Mais avec l’avènement de la situation sécuritaire et de la Covid-19 elle fait face à plus de violence qui ralenti sa productivité ; une raison qui a motivé l’UNFPA a mené la lutte au côté du ministère en charge de la femme en ayant foi au projet du numéro vert. La situation sécuritaire a fait plus d’un million de personnes déplacées internes et parmi eux des femmes. A la date du 31 janvier 2021 selon le CONASUR, 22,59% de ces personnes déplacées internes sont des femmes. Des chiffres qui expliquent que la situation sécuritaire difficile n’améliore pas la situation des femmes. Aussi les mesures drastiques prise par le gouvernement pour lutter contre la maladie à Corona virus a favorisé l’augmentation du nombre de victime de violence basée sur le genre. A ce titre le représentant de l’UNFPA Auguste Kpognon salue l’engagement du département de la femme. « La violence basée sur le genre met en péril la santé, la dignité de ces victimes et les couches les plus vulnérables sont encore plus touchées » a-t-il indiqué. Toute chose qui contribue à freiner la croissance économique du pays.
Mireille Bailly