La Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) a dénoncé des propos du maire de la commune de Ouagadougou Armand Pierre Béouindé, au sujet de la régularisation administrative et professionnelle des ouvriers de la mairie. C’était lors d’une conférence de presse tenue ce 21 avril 2021 dans la capitale.
Depuis 1995, 400 ouvriers de la mairie centrale de Ouagadougou travaillent du lundi au samedi pour assurer la propreté de la ville. Cependant, leur condition de précarité et d’irrégularité les a poussés à mener des revendications pour des meilleures conditions de vie et de travail. Ces revendications sont la régularisation de leur situation administrative et professionnelle (les reconnaitre comme des employés au même titre que les autres travailleurs de la mairie), la question d’ancienneté, de la retraite, et enfin le paiement des arriérés de salaire. Des réclamations de droits qui restent toujours sans suite favorable, en dépit de l’existence des éléments de droits juridiques internationaux et nationaux qui attestent leur légalité et le bien fondé, selon la Confédération syndicale burkinabè.
A en croire les conférenciers, le maire Armand Pierre Béouindé, a menti au peuple sur cette affaire la semaine dernière. Selon eux, le maire avait dit sur une radio de la place ceci : « Les Occasionnels ne sont pas des salariés ni des employés de la mairie centrale. Il y a aucune loi qui m’autorise à les recruter. Ce sont des journaliers qui viennent aider la brigade verte en temps de besoin. Il n’y a pas de contrat entre eux et la mairie. Le problème est réglé … ».
Pour Nouphe Bamogo, porte-parole des ouvriers, il s’agit d’allégations d’une extrême gravité pour une autorité qui se veut patriote, intègre et sincère. Monsieur Bamogo, indique que des textes internationaux, nationaux, et des correspondances administratives existants autorisent le maire à recruter les ouvriers. Aussi, poursuit le porte-parole des ouvriers, si le maire refuse de prendre en compte ces revendications, c’est parce qu’il ne veut pas rompre avec la gestion mafieuse.
Afin d’éviter « le scénario regrettable de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid (jeune homme qui s’était immolé à cause des frustrations en Tunisie) », la Confédération syndicale burkinabè demande aux autorités d’avoir une oreille attentive aux cris de détresse des ouvriers municipaux.
Michel CABORE