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Assis sur des nattes, dans une salle isolée, ils sont quelques dizaines de Burkinabè à témoigner. Ehya est arrivé près de Gao, il y a sept mois. Il a fui son pays d’origine avec sa femme et ses six enfants.
« On a eu peur des autorités du Burkina. Elles tabassent les gens et les mettent en prison. Des membres de notre famille ont été arrêtés et aujourd’hui, on n’a plus de leurs nouvelles, ils sont portés disparus. Les autorités ne font pas la différence entre les bandits ou nous, entre ceux qui sont bons et ceux qui sont mauvais. Alors ils prennent tout le monde. »
Selon les témoignages, il y aurait plus de 200 familles de Peuls ou de Touaregs burkinabè regroupées à Gossi, côté malien. Pour Filippo Grandi, le Haut-Commissaire pour les réfugiés, l’action militaire doit respecter les civils.
« Souvent, les gens se sentent ciblés, menacés par les forces de sécurité. Ils n’ont pas vraiment spécifié lesquelles. C’est toute cette mouvance militaire qui est nécessaire pour la sécurité, mais qui a un effet secondaire, disons, sur des civils surtout sur ceux qui vivent sur la frontière », précise Filippo Grandi.
Au moins, 7 000 Burkinabè ont traversé la frontière malienne. Certainement plus, selon le HCR, qui n’a pas accès à certaines zones enclavées ou non sécurisées.