Manque de point d’abreuvage dans l’Oudalan : les éleveurs payent le prix

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Abreuver ces animaux en ces temps de saison sèche au sahel relève d’un parcours de combattant. Par manque de barrages ou de forages pastoraux, les éleveurs ont recours à des puisards de fortune pour la survie de leurs animaux. De Soukoundou à Gorom-Gorom , le constat est le même.

 

En cette période de saison sèche, surtout en ces temps de canicule, la demande en eau est très forte dans le sahel. Les bergers sont confrontés à plusieurs difficultés dont le manque de point d’eau pour l’abreuvage des animaux. Dans cette partie du Burkina, plus précisément dans l’Oudalan, ce problème d’eau est criard, conduisant certains éleveurs à amener leurs bétails vers le plateau central ou vers les pays voisins pour éviter la soudure. Dans cette zone où l’élevage constitue le poumon de l’économie est également la première occupation de la population. Ces derniers font des pieds et des mains pour la survie de leurs animaux.

Fousséni Dicko, éleveur à Soukoundou, une localité située à une trentaine de kilomètre de Gorom-Gorom peine à trouver de l’eau pour ses bœufs. Comme solution, lui et ses frères bergers ont creusé une centaine de puisard sur un espace d’environ deux hectares. Malgré la situation précaire du coin plus de dix villages abreuvage leur troupeau dans ce site. Même à une profondeur de plus de 20 mètres, le liquide précieux se fait très rare.

Un problème aux conséquences divers

Amidou Dicko (en chapeau)

Assis sur des mottes de terre curant son puisard M.Dicko ne s’en revient pas : « A cause du manque d’eau presque tous mes animaux sont allés au Niger et au Mali. Malgré les quinze tètes qui sont restés j’ai du mal à les abreuver. Cela fait deux jours que je suis là. Aidez nous à cause de Dieu, même si on ne gagne pas un barrage, il faut que le gouvernement nous aide avec des forages pour nous faciliter la tâche » s’alarme M. Dicko. Il soutient qu’avec la situation présente, le risque de tomber malade est élevé car le soleil est fort et ils n’ont pas une bonne eau pour boire.

Aminatou Wellète Talhad accompagnée de ses trois sœurs à dos d’âne, lasses de traquer la précieuse denrée repartent bredouilles. « Nous sommes venues chercher l’eau pour nos besoins familiaux, mais on a rien eu .On va repartir et revenir le soir pour voir s’il n’ya pas un peu de stock d’eau dans nos puits » a déclaré Aminatou Wellète Talhad.

Il n’y a pas qu’à Soukoundou que le problème de l’eau se pose. A la sortie nord de Gorom-Gorom, le bouli, qui servait de site d’abreuvage a tarit. Chaque berger est obligé de creuser un puisard pour la survie de ses animaux. Bouriema Hamadou Diallo éleveur que nous avons trouvé sur le site à 6 heures du matin a du mal à remplir l’abreuvoir de ses moutons. Il soutient qu’abreuver ses bêtes en ce temps de forte chaleur est un casse tête. « Nos animaux ont besoin suffisamment d’eau pour boire chaque fois mais pourtant nos puits ne disposent pas conséquemment d’eau. On travail dure et même très dure ici pour nos bêtes. Nos puits ont une profondeur de 10 à 20 mètres. De fois, on ne trouve pas de l’eau lorsque nous creusons et on est obligé de changer un coin espérant trouver mieux. Cette année c’est dure pour nous et il faut que les autorités s’interrogent sur notre sort » Souhaite M.Diallo.

Pour avoir l’eau de surface dans l’Oudalan , les bergers doivent parcourir un rayon de 30 à 50 kilomètre pour rejoindre la marre d’Oursi ou le forage Christine aux dires de Hamadoun Tamboura, le représentant du directeur provincial des ressources animales de l’Oudalan. Une situation qui joue considérablement sur la production animale. Selon lui, l’apport en eau est indispensable pour la survie des animaux. « Si vous remarquez en ce temps de saison sèche les animaux maigrissent et ils ne produisent plus assez de lait. Cela n’est pas dû au manque de foin mais en parti au manque d’eau » a affirmé M.Tamboura. Il a soutenu qu’en 2017 deux forages pastoraux ont été réalisés dans l’Oudalan mais il affirme qu’avec le nombre élevé des bêtes dans la zone, les bergers sont contraints à braver toutes les obstacles nécessaires.

La direction en charge des ressources animales espère qu’avec le temps des projets s’intéresseront à l’aménagement des sites plus propices pour faciliter l’accès à l’eau dans la zone. En attendant la réalisation de ces rêves ce sont les éleveurs et les bergers qui continuent de souffrir.

Séni KIEMTORE (Correspondant)

 

 

 

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