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Manuels scolaires : n’est-il pas temps de remettre les pendules à l’heure ?

La brutalité, l’incivilité, la violence et la crise sociale augmentent de jour en jour. Faut-il chercher les racines du mal, les germes des violences actuelles et les combattre à partir des contenus des manuels scolaires, des apprentissages délivrés à l’école ?

Si vous souhaitez demain que votre enfant passe son temps à se perdre dans les boissons alcoolisées ou à cultiver des envies comme fumer avec la pipe, la cigarette ou à chahuter, faites comme à la classe d’initiation de l’école primaire, laissez votre enfant de 1ère année calquer un certain type de comportement vu dans son manuel, laissez-le apprendre dans son ouvrage scolaire par exemple avec des dessins à l’appui qui illustrent que son papa boit du dolo, la fameuse bière à base de mil abondamment servie dans les quartiers pauvres. Laissez-le prendre exemple sur Fofana également qui fume la pipe, ou bien sur Ali qui tape sur Lalé, Claude frappe Blandine, comme disait l’autre « l’apprentissage symbolique de la violence du garçon contre la fille » avec des images déplacées qui passent comme lettre à la poste.

N’est-il donc pas arrivé le temps de remettre les pendules à l’heure ? N’est-il pas nécessaire de retirer le manuel scolaire de la classe de 1ère année de l’école Burkinabè ou de reformer les contenus pédagogiques trop axés sur l’esprit de l’ère industrielle des XIXème et XXème sicèle, pour les centrer sur l’état d’esprit de la société de l’information du XXIème siècle ?

Par ailleurs, comment un élève pourrait-il améliorer son niveau de vie et celle de sa famille si l’école travaille à lui inculquer coûte que coûte à se contenter de la pauvreté ? Constatons les genres de métiers traités par exemple dans leur manuel scolaire de la classe de CM1 (5ème année). Ainsi il nous démontre clairement comment le système d’éducation/formation, mis en place depuis l’époque coloniale, semble davantage voué à maintenir les anciens métiers à revenus modestes du XIXème siècle qu’à développer les conditions d’une économie florissante d’aujourd’hui de l’ère de l’économie numérique avec des connaissances, des compétences, des habilités d’aujourd’hui.

Voyons-nous presque personne n’enseigne la culture entrepreneuriale aux élèves, ni à les orienter vers les secteurs qui font aujourd’hui fortune, qui apporte un certain confort financier. Les secteurs où la créativité, la facilité de travail, est beaucoup plus sollicitée que l’esprit de servitude.

A partir du moment où, chacun de nous devrait obtenir un haut degré de confort financier et de liberté financière si possible pour répondre à nos propres besoins et à ceux de nos familles à toutes les étapes de notre vie, avant une éventuelle invalidité professionnelle, accidents, dommages ou décès. Comment l’école pourrait renforcer nos succès relationnels, professionnels et financiers afin de mener une existence digne et équilibrée ?

Il y a également la nécessité de maîtriser chacun de nous au fur et à mesure que nous devenons adultes certaines pratiques fondamentales liées à notre situation actuelle et future en terme de finances, de notre valeur nette, des coûts de nos consommations, d’assurance et gestion des risques de nos pertes financières inattendues, mais également de nos obligations fiscales actuelles et futures, de nos horizons de placements (en espèces, en obligations, en actions, en terrains et actifs immobiliers, etc), à propos de projection pour la retraite aussi étant donné l’évolution des coûts de la vie, enfin sans oublier les aspects légaux et notre succession, le transfert de notre patrimoine à nos héritiers, etc., etc. Je crois qu’il est crucial que l’école nous aide en fin de compte à tendre très tôt vers le savoir-faire de la planification financière de notre existence autrement notre situation de pauvreté ne changera guère. Que nous enseigne-t-on dans nos temples de savoir et qui nous servira tous les jours de notre vie ? 

Pourtant, lorsque certains enseignants font la grève, dans la plupart des cas, ils ne mentionnent que les prestations liées à leurs revenus. Ce qui révèle l’absence de la culture entrepreneuriale dans leurs démarches. Sachant que l’élève prend toujours exemple sur le maître, il est bon que les enseignants soient « riches » pour que toute la Nation le soit. À bon entendeur, salut ! 

Dian Diallo

Dian DIALLO

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