Le gène culturel anti-noir sort de son hibernation
Le drame que vivent nos frères et sœurs africains en LYBIE depuis l’assassinat de Mouammar KADHAFI en octobre 2011, nous renseigne sur la sortie de son hibernation de ce gène culturel inscrit chez certains peuples et qui les empêche de percevoir le noir comme étant un être humain. Cette tragédie vient confirmer la conviction de nos ancêtres selon laquelle aucun être humain ne peut dissimuler éternellement sa réelle nature. Une de nos sagesses africaines nous instruit en effet que lorsqu’un étranger est aux portes d’un village, sa nature/son caractère se cache derrière un arbre, jurant sur tous les cieux qu’il va l’attendre là, jusqu’à ce qu’il finisse son séjour. Mais quelques temps après, généralement au moment où ses hôtes commencent à le prendre pour le meilleur que Dieu ait créé, la nature que nos sages considèrent comme une gravure rupestre, rejoint l’homme pour se plaindre d’avoir été oubliée si longtemps. Et c’est ainsi que beaucoup de gens qui étaient grandement admirés, perdent l’estime dont ils bénéficiaient en quelques minutes, leur vraie nature reprenant un jour le dessus, aux yeux de tous, sur le vernis qui les enveloppait.
Il est donc aisé de comprendre ce qui arrive aux négro-africains en LYBIE actuellement. Les libyens sont coupables et les européens sont responsables, aux côtés de nos gouvernants et de certains de nos frères, de ce drame qui nous conforte dans notre conviction que la perception des autres du noir et leur volonté de le déshumaniser n’ont pas changé depuis le 7ème siècle, avec l’esclavage pratiqué d’abord par les arabes (qui castraient les noirs), puis par les européens en particulier avec la cruelle traite atlantique. La volonté de dominer et d’exploiter l’Afrique et le noir par tous les moyens, faut-il le répéter et s’en convaincre encore, est inscrite dans le gène culturel d’une certaine Europe et de quelques autres qui ne font que nous heurter depuis le dramatique contact avec eux que l’impitoyable destin nous a imposé. Rien n’a changé, en dehors de la forme parfois de la maltraitance. Quelques fois, les évènements et les circonstances poussent nos bourreaux à dissimiler leur nature qui finit, faut-il le redire encore, toujours par reprendre le dessus, comme cet évènement en LYBIE qui a fini par convaincre même les plus naïfs parmi nous, que l’autre n’a jamais changé de perception encore moins d’intention à notre égard. Notre indignation actuelle suite à la révélation de l’existence de ce marché d’esclaves noirs en LYBIE est profonde, légitime, humaine et elle doit être un point de départ d’une redéfinition de nos rapports avec nous-mêmes et avec tous ceux qui souffrent de notre existence en tant qu’être humain. Il y a un temps pour chaque chose. Et le temps pour nous de repousser les limites de notre liberté, d’assumer notre humanité, de nous réaliser par nous-mêmes nous est imposé par cette ultime négation de notre existence en tant qu’être humain, de notre différence d’avec les autres.
Frères et sœurs africains, dans l’histoire de l’humanité, s’agissant de ce qui pourrait servir à définir l’humain, l’Afrique n’a aucun complexe aux côtés des autres. Surtout pas aux côtés de l’Europe qui a provoqué à dessein toutes ou presque les grandes tragédies qui ont frappé et qui frappent encore l’humanité : les grandes guerres, les conflits les plus meurtriers en Afrique et dans le monde arabo-musulman, le nucléaire, le dérèglement climatique, le terrorisme…Entendons-nous bien. Il y a de très bonnes choses et de très bonnes personnes en Europe et partout dans le monde. Il y en a eu, il y en a encore et il y en aura certainement de très vertueuses personnes en Europe et partout dans le monde, parmi les riches comme parmi les pauvres, parmi les forts comme parmi les faibles. Et notre intention n’est pas de dénigrer l’Europe ou de la comparer au continent africain. Cela ne doit cependant pas nous détourner de cette vérité historique qui nous instruit que l’Europe s’est toujours enrichie des autres, principalement de l’Afrique. Durant des siècles, les européens n’ont eu de cesse de dessiner les contours du monde, de règlementer et de mettre en musique les rapports entre les nations du monde, à leur profit exclusif. Ils n’ont fait dans l’espace et le temps, qu’exploiter nos ressources humaines et naturelles pour bâtir leur continent. Depuis l’entre-deux-guerres, leurs neveux que sont les américains, les accompagnent dans leur funeste dessein. L’Europe n’a donc jamais été un eldorado pour les africains. Elle a été et continue d’être pour l’essentiel le drame des noirs et de l’Afrique. Nous pesons bien nos mots et demeurons convaincu qu’elle en paiera tôt ou tard les conséquences, si elle ne change pas. C’est peut-être ce que le jeune président français Emmanuel MACRON a compris en espérant de nouveaux rapports entre l’Europe et l’Afrique, conscient des responsabilités de son pays et de l’Europe dans le drame libyen.
En attendant et par conséquent, le combat pour les jeunes africains n’est pas, de se défoncer pour se rendre en Europe en bravant le désert et les mers sans garantie aucune, d’une vie meilleure là-bas qui n’est du reste qu’un mirage. Le combat pour les jeunes africains n’est pas de dépouiller leurs familles des ressources dont elles disposent pour aller se livrer pieds et mains liés à ceux qui les ont toujours considérés comme un instrument à leur service. Le combat n’est pas celui d’étreindre au départ comme au retour, une mère en larme, ballotée entre l’espoir, le désenchantement et la joie de retrouver quelques rares fois un fils frustré, diminué au plan physique comme au plan moral, plus pauvre qu’avant et malade. Le combat n’est surtout pas celui de se convaincre d’une infériorité construite qui vous suggère de donner l’opportunité aux autres de perpétuer le jeu favori de leurs aïeux.
Le seul combat qui mérite d’être mené chers frères et sœurs africains, est celui de se convaincre comme l’a dit Russell H. CONWEL dans son ouvrage UNE MINE DE DIAMENTS SOUS VOS PIEDS, de se convaincre disions-nous avec cet auteur, que « pour atteindre la grandeur, il faut être éminent ici, maintenant, chez vous » et que « …la possibilité de s’enrichir, de devenir immensément riche, se trouve ici, là où vous vivez actuellement, dès maintenant, à la portée de presque tout homme ou femme… » Ne perdez donc pas le temps à regarder ailleurs, à traverser le désert, à risquer le naufrage ou le rapatriement, l’humiliation. Faites tout, frères et sœurs africains, pour ne pas/plus poser des actes qui vous exposent à une quelconque humiliation. Sur les plateaux d’une même balance, l’humiliation pèse plus que la mort. Ce que vous recherchez se trouve en vous-mêmes, en Afrique, dans votre pays, dans votre village, pas ailleurs. C’est certain, même très certain. Nous invitons nos frères et sœurs africains à investir là où ils vivent, 50% des moyens qu’ils réunissent pour le périlleux voyage et à y déployer 50 % des efforts qu’ils entendent déployer en Europe. Ils verront les résultats.
Notre ultime combat chers frères et sœurs africains, est de trouver notre voie de développement à travers une gouvernance inspirée et portée par nos cultures, débarrassée de toute mimésis, orientée vers nos plus hautes aspirations. Ne laissons pas les autres continuer à définir le contrat social qui nous lie, à déterminer les voies et les moyens de notre promotion individuelle et collective. L’Afrique a besoin en ce 21ème siècle naissant, de tous ses fils et de toutes ses filles.
Notre drame vient de la gouvernance dans les différents pays de notre continent. Il vient aussi de notre refus d’interroger notre propre responsabilité dans ce qui nous arrive. Les autres ne sont pas les seuls responsables de ce qui nous arrive, ils ne sont pas plus intelligents, plus forts, plus vertueux que nous et ils n’ont pas les richesses naturelles qu’il a plu au seigneur de nous pourvoir. Ils ont simplement décidé d’avoir une vision dans leur vie et de bien s’organiser pour la réaliser. Les jeunes africains doivent prendre leur responsabilité pour rester en Afrique quel que soit le prix à payer, ils ont la responsabilité de croire en eux afin d’impulser une nouvelle dynamique dans tous les pays du continent. Rien n’est impossible pour ceux qui sont portés par la conviction, qui savent ce qu’ils veulent et où ils vont. Il est temps de s’organiser pour modifier nos rapports avec nos gouvernants et par conséquent, modifier les rapports que les autres entretiennent depuis toujours avec le continent noir. Nous avons l’ultime conviction que nos dirigeants ont eux-aussi besoin de notre détermination individuelle et collective, pour ‘‘marquer’’ le nouveau pas que l’histoire nous impose. Peu importe le prix à payer, investissons-nous pour que nos dirigeants tirent leur légitimité et leur force de notre volonté de nous affranchir définitivement de cette sujétion millénaire, et non de ces MITTERRAND qui se succèdent à la tête des Etats européens. Le moment est venu pour la jeunesse africaine de mettre un terme à cette ridicule volonté de vouloir ressembler à l’Europe et à la rattraper. Le moment est venu de faire en sorte que désormais, nous soyons les seuls responsables de notre devenir. Les chinois, les coréens et les japonais ne sont pas allés ailleurs. Ils sont partis d’eux-mêmes, avec eux-mêmes et pour eux-mêmes, chez eux-mêmes. Et puis, entre nous, comme l’humiliation et la mort sont les deux faces de cette immigration, n’est-il pas mieux, plus digne, plus africain de mourir chez soi, puisqu’il faut mourir, au milieu des proches ? Dieu sauve l’Afrique et les africains.
Boubacar ELHADJI
boubacar.elhadji@yahoo.fr
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