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Le mariage d’enfants est un phénomène qui a la peau dure dans notre pays. La Boucle du Mouhoun occupe le deuxième rang dans le classement des régions qui la pratiquent. Le phénomène entraine d’énormes conséquences qui sont entre autres la mortalité maternelle et infantile et surtout l’abandon scolaire. C’est pourquoi l’URCB s’est engagée à mener des actions pour éradiquer le phénomène dans cette région et particulièrement dans les provinces de la Kossi et du Sourou.
L’initiative entre dans le cadre du Projet de renforcement des capacités des organisations de la société civile pour l’abandon des mariages d’enfants (PRECOSC-AME) en collaboration avec Save the Chidren et financée par DANIDA (Danemark). La structure a jugé nécessaire de s’entretenir avec les chefs d’établissements scolaires, les agents en charge de la vie scolaire pour garantir le succès de leurs actions.
Les élèves qui constituent la couche sociale directement touchée par le fléau étaient également de la partie. Issaka Sawadogo, Superviseur du projet, nous explique : « Le mariage d’enfants est une triste réalité. Ses multiples inconvénients sur la société et surtout sur la vie scolaire ne peuvent pas nous laisser indifférents. A travers cette rencontre, nous voulons interpeller les acteurs du monde scolaire en situant leur rôle dans l’atteinte de nos objectifs ».
La rencontre a eu lieu dans la salle de conférence du jardin du maire de Nouna. Ce fut l’occasion pour les participants d’échanger en vue de dégager des voies et moyens pour mettre fin au mariage d’enfants. Les inconvénients de la pratique ont été longuement abordés pour amener les participants à admettre de mieux cerner le phénomène.
Il s’est agi aussi pour les acteurs de l’URCB de plaider auprès des invités afin que chacun d’eux s’engage dans la sensibilisation. Les échanges ont donné un motif de satisfaction aux initiateurs de même qu’aux bénéficiaires. « Je suis satisfait car les interventions des uns et des autres ont permis de faire des témoignages ainsi que plusieurs propositions allant dans le sens l’éradication du phénomène. Les enseignants et les élèves se sont surtout engagés à mener diverses actions de sensibilisation. J’appelle par ailleurs tous les participants à signaler tout cas de mariage d’enfants aux autorités afin que celles-ci puissent prendre les dispositions en vigueurs pour arranger ces situations », a lancé le Superviseur du projet.
Ouédraogo Nèmatou, élève en Terminale au lycée provincial de Nouna a salué l’initiative de l’URCB qui lui a permis de se rendre compte de l’ampleur du fléau. « Je lance un appel à l’endroit des filles à adopter des habitudes vestimentaires décentes pour être à l’abri des convoitises des garçons. Moi je m’engage à porter le message que j’ai reçu lors de cette rencontre à l’endroit de mes camarades de l’école », a-t-elle dit.
Issa Lazare Kolga (Correspondant)