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Quelques temps après les tueries de Barga, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) sous les bottes de Daouda Diallo, de Hassan Barry et de Me Ambroise Farama a tenu une conférence de presse, le 14 mars 2020 à Ouagadougou. Objectif, livrer les résultats de son enquête sur le massacre qui a fait état de 43 morts et 06 blessés selon un communiqué du gouvernement.
Le collectif selon ses premiers responsables a, à l’issue de la crise, dépêché des équipes sur le terrain, pour avoir la situation réelle et collecter des éléments de preuve avant qu’ils ne disparaissent. Aussi, mis au courant de ce qui s’est passé, le gouvernement a envoyé une délégation composée de trois ministres sur les lieux, pour toucher du doigt les réalités. Et de retour à Ouagadougou, un communiqué officiel a fait savoir que ce sont des individus armés non identifiés qui ont attaqué les habitants de ladite commune. Une information que le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés a démenti, en soutenant que ce sont plutôt des koglwéogo qui ont mené l’attaque causant la mort d’une cinquantaine de personnes et des dégâts importants. Le secrétaire général du collectif Daouda Diallo et ses camarades accusent donc le ministre de la communication Remis Fulgence Dandjinou de livrer « un communiqué mensonger » aux Burkinabè.
Le massacre de Barga a fait couler beaucoup d’encre et de salive sur les réseaux sociaux. Si certains pensent que les Peulhs sont de connivence avec les terroristes, d’autres par contre croient qu’il est absurde de ‘’maudire tous les singes à cause de la bêtise d’un d’entre eux’’. Pour le CISC, c’est une injustice qui ne dit pas son nom qui existe entre les Koglwéogo et la communauté Peulh. Si non comment comprendre qu’après les tueries de Yirgou, l’on enregistre un nouveau cas à Barga avec le même scénario. « C’est parce que Yirgou n’a pas été sanctionné qu’il y a eu Barga », a martelé Daouda Diallo. Il va même plus loin en affirmant que « la défense et la sécurité du pays sont des questions sous-traitées ».
« Les massacres ont été commis par des Koglwéogo de Titao, selon les témoins. Or des témoins sont des preuves », a clamé Me Ambroise Farama, avocat du collectif. Ce qui bloque la circulation sanguine de M. Farama dans cette affaire, c’est le fait que les coupables sont bien connus et que le gouvernement lui joue à l’aveugle. « Le Burkina est en train de devenir un pays génocidaire », a conclu Hassan Barry, président d’honneur du CISC.
Nicolas Bazié