Au Burkina-Faso comme partout ailleurs en Afrique, la majeure partie de la population se déplace soit avec des engins à deux roues, soit en véhicules. Cependant que l’on soit utilisateur d’engins ou pas, détenteur de véhicules, vérifier son moyen de déplacement au moins chaque deux jours devient comme un réflexe pour tous. Ainsi donc, pour éviter qu’une surprise désagréable surgisse, les utilisateurs de motos, de voitures font recours aux vulcanisateurs. Dans cet écrit, Ousseini Sourgou un vulcanisateur, parle davantage des bienfaits de ce métier pour lui et pour la société.
Malgré la complexité du travail, M.Sourgou atteste que le métier de vulcanisateur nourrit bien son homme. « J’ai une femme et deux enfants et je m’en sors bien. Tous mes deux enfants sont scolarisés et j’arrive même à scolariser mes frères qui sont encore sur les bancs » a-t-il indiqué. Par rapport aux gains journaliers, il souligne qu’ils varient entre 3000FCFA et 7000FCFA en fonction de l’affluence. « Je ne peux pas vous dire exactement ce que je gagne par jour parce que c’est en fonction de la clientèle. Il y a des jours où le marché va crescendo et parfois aussi on scrute l’horizon à la recherche de clientèle » a expliqué le jeune entrepreneur. Et de renchérir que vu qu’il emploie beaucoup de jeunes pour pouvoir assurer leur pitance quotidienne, en plus d’exercer le métier de vulcanisateur, pour joindre l’utile à l’agréable, il vend également des pneus « France au revoir », des jantes, des criques, de l’eau de radiateur. « En tout cas les articles sortent car il y a beaucoup de mes clients qui trouvent leur compte. Aussi, j’ai souvent des commandes de certains revendeurs. Et même si ce n’est pas beaucoup, sur chaque pneu par exemple je peux avoir entre 1500F et 2500FCFA en fonction de la taille et de la qualité du matériel » s’est réjoui M.Sourgou.
Certains clients témoignent du travail bienfait de M.Sourgou. M.Boyéna, un des clients que nous avons rencontré sur place, atteste qu’il exerce son métier avec passion et déterminisme. « Ce qui me touche beaucoup c’est le caractère altruiste de ce monsieur. Souvent tu es confronté à une panne alors que financièrement ça ne suit pas du tout. Mais quand tu fais appel à Ousseini, il n’hésite pas à venir dépanner et après tu passes régler. C’est ça l’entraide et j’apprécie fortement ce monsieur. Et en plus d’être professionnel dans son travail, il est très abordable. » a expliqué M.Boyéna. Même son de cloche chez A.S qui a souhaité confié son propos sous le couvert de l’anonymat. Lui aussi apprécie le travail M.Sourgou à sa juste valeur. « Cela fait quatre ans que j’ai connu ce monsieur et il a toujours travaillé avec professionnalisme et je ne me suis jamais plaint en tout cas. Ce que j’apprécie surtout ce sont les enfants qu’il emploie. Pour la petite anecdote, je lui ai demandé mais Ousseini pourquoi tant d’employés ? Il m’a dit au lieu de les laisser errer dans la nature, je les forme en fonction de mes moyens quitte à ce qu’ils puissent devenir aussi des hommes de demain. J’avoue que j’étais vraiment touché et je ne peux que lui souhaiter bon vent » a relaté A.S.
Comme tout autre métier, M.Sourgou a indiqué que le métier de vulcanisateur présente des difficultés. Au titre de ces difficultés, Ousseini Sourgou a répertorié entre autre le problème d’accès aux crédits dans les institutions financières, le manque de machines adaptées pour mieux exercer son métier, la saturation du marché vu que beaucoup se sont lancés dans le métier.
Toutefois, en dépit des difficultés susmentionnées, M.Sourgou ambitionne agrandir et moderniser son entreprise pour se conformer aux exigences du moment. Aussi, il souhaiterait transformer son entreprise en un centre de formation afin de permettre à chaque jeune formé de bénéficier d’un minimum de matériel pour pouvoir à leur tour entreprendre dans ce domaine.
Wendemi Annick KABORE
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