Migration : Il nous faut plus de films africains qui évoquent sans détour le sujet

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Être à ouagadougou, c’est parfois et très souvent rencontrer de jeunes figures africaines fortes et remarquables, de grands talents du cinéma, de la télévision et du documentaire. Un casting de rêve de gens superbement intelligents venus presque des quatre coins du pays commun : l’Afrique internationale, même s’ils vivent la plupart hors du continent. Des réalisateurs de films admirables qui travaillent en des choses hautes, et qui donnent à voir une autre image du continent.

 

Au cours de leur Master Class qui s’est tenu du 3 au 7 décembre 2018 à Loumbila Beach, organisé par Generation Africa pilotée par STEPS et par l’équipe d’Ousmane Boundaone de Génération Films, il a été rappelé aux participants que le narratif sur le sujet par exemple de la migration reste largement dominé par les occidentaux. Le monde a aujourd’hui besoin d’entendre les perspectives africaines autour de cette question de migration. Il n’y a pas suffisamment de données là dessus. Il nous faut plus de films qui évoquent sans détour les sujets à polémique des migrants, des réfugiés, le droit à la libre circulation, etc. Actuellement le nombre de migrants dans le monde est estimé à 258 millions d’individus selon les Nations unies mais comment on va gérer les populations qui vont migrer d’une manière énorme dans les prochains temps ?

Dans l’objectif de sensibiliser, de mettre en perspective le point de vue de la culture africaine autour de cette problématique, il a été recommandé aux réalisateurs présents à l’atelier de montrer autant que possible les émotions dans leur futur travail là où seules les émotions parlent aux populations et aux pouvoirs publics…

Au milieu d’eux, j’étais devenu spectateur plutôt qu’acteur. J’écoutais plus que je ne parle. Impressionné par leur érudition, la profondeur dans les analyses, leurs pensées, leur accessibilité, leur sympathie, leur talent et par les échanges très très riches et sincères que nous avons eus ensemble. Je me suis fait beaucoup de nouvelles connaissances parmi ces créatifs hors du commun venus du Rwanda, du Cameroun, du Niger, du Benin, du Sénégal, du Mali, de l’Afrique du Sud, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la France, du Canada et bien entendu du Burkina Faso, etc.

Il sort toujours d’entre leurs aisselles des projets sortant des sentiers battus, même s’ils sont encore tenus secrets, mais toujours en prévision d’une nouvelle production. Leur imagination tourne à plein régime, à vive allure. Un simple mot lâché au cour d’une discussion devient tour à tour dans leur belle tête, une idée, un scénario et se traduit ensuite par la recherche d’un financement et des ressources humaines pour la fabrication d’un tout nouveau film, puis une production, un tournage, un montage, une promotion, une distribution, une exploitation en salle ou à la télévision et enfin des consommateurs captivés de par le monde.

 

Un exploit herculéen ainsi accompli dans la détermination, dans la capacité à suivre sa volonté première, dans le management des équipes de tournage, dans le rejet, la censure dès fois de leur film par les hommes politiques qu’ils dérangent et qui les rendent heureusement si célèbres et écoutés.

Dian Diallo

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