Le centre de presse Norbert Zongo a organisé un atelier portant sur l’état de la mise en œuvre de la convention collective dans les médias le 21 octobre 2020 à Ouagadougou. Il en découle que cette convention peine à être appliquée depuis son adoption en 2009. Cette activité entre dans le cadre de la commémoration de la journée nationale de la liberté de la presse célébrée le 20 octobre de chaque année.
“ Examiner les points de relance de la convention collective dans les médias et de la carte de presse”, c’est ce qui a réuni les journalistes en atelier le 21 octobre 2020. Selon l’étude réalisé par Boukary Ouoba, la convention collective adoptée en 2009, peine à être appliquée dans son intégralité par des responsables de médias. « Quand les responsables de médias disent appliquer la convention collective, vous allez vous rendre compte qu’ils prennent uniquement le salaire de base sans tenir compte des frais indemnités» a indiqué Boukary Ouoba. Ces responsables évoquent dit-il le plus souvent le manque de ressources financières, l’absence de mesures d’accompagnement de la part du gouvernement, le manque de régime fiscal adapté à l’entreprise de presse pour justifier leurs agissements. D’autres patrons de presse par contre qualifient ces comportements de manque de volonté ou de mauvaise foi.
A en croire le président de l’association des journalistes du Burkina (AJB), Guésouma Sanogo, il est plus que fondamentale que les patrons de presse prennent des engagements au sujet de l’application de la convention. En effet, il indique qu’en 2009, sur demande des responsabilités de médias d’être accompagné par le gouvernement, il leurs avaient été demandés d’envoyer le “ livre blanc”. Ce qui constitue d’ailleurs un « quiproquo » car les patrons de presse affirme avoir envoyé ce “ livre blanc” que l’état dit n’avoir jamais reçu. « En tout état de cause, quand on crée son entreprise, il faut savoir compter sur soi même que de compter sur l’état» a lancé Guésouma Sanogo.
Pour certains responsables de médias, en vue d’améliorer l’applicabilité de la convention collective, il est nécessaire de la réformer afin qu’elle soit au diapason des réalités du moment. Aussi, poursuivent-ils, il faudra mettre en place un régime fiscal adapté à l’entreprise de presse ainsi que les mesures d’accompagnements économiques qui sied. Pour d’autres par contre, il faudra plutôt contraindre les responsables de médias au respect de la convention collective en l’imposant comme une condition pour bénéficier de la subvention de l’Etat.
A chacun sa carte de presse pour plus de tranquillité
De l’étude de Boukary Ouoba, il ressort que 57,7% des sondés ne possèdent pas leurs cartes de presse. Pour ces personnes, la détention de la carte n’est pas une priorité. Toute chose que déplore le président de l’AJB Guésouma Sanogo. A l’écouter, la carte de presse est d’une importance capitale car elle sert d’outil d’identification pour le journaliste qui la détient.
Wendemi Annick KABORE